Le Journal de Quebec

Ils marchent pour Rosalie

La tragédie mobilise des centaines de citoyens

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Plusieurs parents réunis hier soir en mémoire de la petite Rosalie Gagnon ont profité de ce moment fort émouvant pour dire à leurs enfants à quel point ils les aiment.

La marche silencieus­e a rassemblé quelques centaines de personnes dans les rues de Charlesbou­rg. Environ 500 citoyens touchés par le drame se sont présentés vers 19 h sur l’avenue de Gaulle, devant la résidence où le corps a été retrouvé mercredi dernier. À de nombreuses reprises, les larmes ont coulé parmi les familles.

« Allons marcher pour Rosalie », a simplement lancé l’organisatr­ice Amélie Tremblay avant d’entamer un trajet d’un peu plus de deux kilomètres. Le groupe a fait une pause symbolique au parc Terrasse Bon-air, où la poussette a été retrouvée la semaine dernière.

UNE RÉFLEXION

Quelques visages connus ont participé à l’activité, notamment la députée de Louis-hébert, nouvelle maman depuis quelques mois à peine.

« C’était très important pour moi d’être ici. Comme mère, comme femme et comme élue. C’est important de se rappeler collective­ment la responsabi­lité qu’on a de protéger nos enfants. Heureuseme­nt, le gouverneme­nt a demandé une enquête. Il y a certaineme­nt une réflexion à avoir sur le rôle de la DPJ pour la protection de nos enfants », a affirmé Geneviève Guilbault, porte-parole en matière de famille pour la CAQ.

« Ça ne donne rien de plus que d’être ensemble. Pour se consoler, pour penser à la petite qui est partie trop vite. En espérant que ça n’arrive plus jamais », a ajouté le ministre François Blais, député de Charlesbou­rg.

« Il y a des gens inquiets, qui se posent des questions. Je suis une grand-maman et je suis très émue. Je ne suis pas capable de tout lire sur ce qu’il s’est passé. Il y a des choses qu’on ne peut pas expliquer parce qu’on ne veut pas les expliquer à nos propres enfants. On ne veut pas leur faire connaître l’horreur », a aussi mentionné Carole Poirier, députée péquiste d’hochelaga-maisonneuv­e.

DES INQUIÉTUDE­S

Des parents doivent tout de même parfois répondre aux questions des plus jeunes. « Ils demandent pourquoi elle est partie et où elle est partie. On a dit que la dame lui a fermé les yeux et qu’elle n’était pas capable de s’occuper d’elle », a confié Anela, mère d’une fillette.

« À l’école, ça raconte n’importe quoi pour faire peur », a lancé Amelia, âgée de sept ans. « Il faut répondre le mieux possible pour les calmer », croit Jill, une autre mère rencontrée sur les lieux.

La foule s’est dispersée vers 20 h après un dernier recueillem­ent et une chanson pour la jeune victime. « Je suis satisfaite. Ça m’a fait du bien » a expliqué l’organisatr­ice Amélie Tremblay, qui habite dans le secteur de Pintendre, à Lévis.

Selon la police de Québec, Audrey Gagnon est la seule suspecte relativeme­nt à la mort de son enfant.

Arrêtée la semaine dernière à la suite de la découverte du corps, elle doit revenir en cour aujourd’hui au palais de justice de Québec.

 ??  ??
 ??  ??
 ?? PHOTOS ANNIE T. ROUSSEL ?? 1 2 3
1. Amélie Tremblay ( à droite), qui a lancé le mouvement, était heureuse de la réponse du public. 2. Devant l’amas de peluches qui continue de grossir, les citoyens silencieux, tête baissée, ont laissé couler les larmes, hier. 3. La colère et...
PHOTOS ANNIE T. ROUSSEL 1 2 3 1. Amélie Tremblay ( à droite), qui a lancé le mouvement, était heureuse de la réponse du public. 2. Devant l’amas de peluches qui continue de grossir, les citoyens silencieux, tête baissée, ont laissé couler les larmes, hier. 3. La colère et...

Newspapers in French

Newspapers from Canada