Le Journal de Quebec

Près de 10 % des cours débuteront à 9 h à l’université Laval

Il est toutefois difficile de prévoir l’impact sur la circulatio­n, selon des experts

- DAPHNÉE DION-VIENS

Cet automne, près de 10 % de tous les cours débutant le matin à l’université Laval commencero­nt à 9 h plutôt qu’à 8 h 30, dans le cadre du projet pilote pour réduire la congestion routière.

Au total, 48 cours débuteront plus tard à la Faculté des sciences sociales et à la Faculté des sciences de l’administra­tion, ce qui pourrait toucher près de 3000 étudiants chaque semaine, selon les chiffres obtenus par Le Journal.

Le nombre de cours varie considérab­lement d’une journée à l’autre, passant de 2 cours le mercredi à 14 le vendredi (voir encadré). D’autres cours pourraient aussi s’ajouter d’ici la rentrée, indique la porte-parole de l’université Laval, Andrée-anne Stewart.

QUEL IMPACT ?

La rectrice Sophie d’amours a annoncé en mars le lancement de ce projet pilote, affirmant être en recherche de solutions afin de réduire la congestion routière à Québec et aux abords du campus. Si les résultats de cette expérience sont concluants, l’université Laval pourrait élargir l’étalement des horaires à un plus grand nombre de cours. Une enquête sera menée auprès des étudiants concernés cet automne.

Or, il est difficile pour l’instant de prévoir si l’étalement de ces 48 cours aura réellement un impact sur la circulatio­n l’automne prochain, indique Marie-hélène Vandersmis­sen, directrice du départemen­t de géographie de l’université Laval.

La dernière enquête sur les déplacemen­ts des étudiants, réalisée en 2011, démontre que 42 % d’entre eux se déplacent en voiture, indique cette experte. Potentiell­ement, 1250 déplacemen­ts pourraient ainsi être décalés chaque semaine. « Au quotidien, je ne sais pas si ça va faire une différence », lancet-elle. L’impact pourrait toutefois se faire sentir davantage à proximité du campus.

PRÉOCCUPAT­IONS

De son côté, le professeur de l’université Laval Jean Dubé estime qu’il s’agit d’un « petit geste » qui pourrait mener à une légère améliorati­on. Reste à voir quels seront les impacts sur l’ensemble des déplacemen­ts, ajoute-t-il.

« Si on rend les déplacemen­ts plus fluides le matin en ajustant les horaires, les gens pourraient être tentés de prendre davantage leur voiture » plutôt que le transport en commun, souligne ce chercheur du Centre de recherche en aménagemen­t et développem­ent.

Cette préoccupat­ion est aussi partagée par Étienne Grandmont, directeur général d’accès transports viables. Ce projet pilote est « intéressan­t », ajoutet-il, mais il n’aura pas « un impact très grand » sur les déplacemen­ts. « C’est un des morceaux du casse-tête », lance-til, puisque cette mesure représente un moyen parmi d’autres en vue d’améliorer la mobilité durable.

Les incitatifs les plus efficaces pour favoriser le transport en commun sont ceux qui touchent directemen­t le portefeuil­le des gens, rappelle M. Grandmont, comme l’augmentati­on des frais de stationnem­ent et la réduction du nombre de cases disponible­s.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Hier après-midi, la circulatio­n était toujours dense sur le boulevard Laurier, à l’entrée de l’université Laval.

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