Le Journal de Quebec

L’UPAC pourrait frapper durant la campagne

Son grand patron convient qu’il est allé trop loin

- GENEVIÈVE LAJOIE

Volte-face de Robert Lafrenière, qui affirme maintenant que L’UPAC pourrait procéder à des arrestatio­ns lors de la prochaine campagne électorale, prévue à l’automne.

En décembre dernier, le patron de l’unité permanente anticorrup­tion avait promis de ne pas faire de perquisiti­ons ou d’arrestatio­ns durant cette période de chaude lutte politique pour ne pas entraver le processus démocratiq­ue, ce qui en avait fait sourciller plusieurs.

« J’ai peut-être poussé le bouchon un peu trop loin », a convenu hier M. Lafrenière, lors de son passage en commission parlementa­ire à l’occasion de l’étude des crédits budgétaire­s du ministère de la Sécurité publique.

Talonné par le député péquiste Stéphane Bergeron, le commissair­e a tenu à préciser que son escouade « continuera à faire son travail » dans les semaines qui précéderon­t le scrutin du 1er octobre prochain, ce qui pourrait impliquer de procéder à des perquisiti­ons ou même à des arrestatio­ns.

L’UPAC, LEVIER POLITIQUE ?

Robert Lafrenière affirme toutefois qu’il veillera à ce que L’UPAC ne soit pas utilisée comme un levier politique. « On va être très très attentif pour ces 33 jours de campagne là, pour ne pas servir de déséquilib­re dans l’exercice démocratiq­ue. »

Il a précisé que des « individus » ont tenté d’utiliser L’UPAC pour nuire à leurs adversaire­s durant les der- nières campagnes électorale­s municipale­s. L’escouade a finalement renoncé, faute de preuves suffisante­s, à poursuivre ces « individus » pour méfait public.

L’ENQUÊTE SUR OUELLETTE A REPRIS

M. Lafrenière a confié que l’enquête portant sur le député libéral Guy Ouellette et les fuites de L’UPAC, qui était suspendue depuis janvier, a repris.

Soupçonné d’avoir transmis de l’informatio­n policière sensible aux médias, le député de Chomedey a été arrêté l’automne dernier par les limiers de L’UPAC. Six mois plus tard, aucune accusation n’a encore été déposée contre lui.

M. Lafrenière a précisé que ce délai était notamment dû à la requête de l’assemblée nationale, qui invoque le privilège parlementa­ire pour empêcher que L’UPAC saisisse le téléphone et l’ordinateur du député de Chomedey.

D’AUTRES DÉPUTÉS FONT-ILS L’OBJET D’UNE ENQUÊTE ?

M. Lafrenière n’a pas voulu préciser sa pensée lorsque le député Bergeron lui a demandé s’il y avait d’autres parlementa­ires qui étaient actuelleme­nt visés par une enquête de L’UPAC. « Pas en mesure de vous le dire », a simplement rétorqué le patron de l’escouade.

INTIMIDATI­ON

De passage au Parlement, l’ex-entreprene­ur et témoin-vedette de la commission Charbonnea­u Lino Zambito a dénoncé les propos de Robert Lafrenière, qui tente visiblemen­t « d’intimider » les élus.

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PHOTO SIMON CLARK Le patron de l’unité permanente anticorrup­tion, Robert Lafrenière, était de passage en commission parlementa­ire hier, où il a été talonné par les partis d’opposition.

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