Loto parité
Croire que la parité femme-homme en politique surgira avec la bonne volonté des partis politiques et une plus grande implication des femmes, c’est aussi naïf que de penser que les marchés peuvent se réguler d’euxmêmes sans l’intervention de l’état.
L’EXCUSE COMMODE
Dès que la question est soulevée sur la présence inégale des femmes dans les enceintes parlementaires, les défenseurs d’une époque révolue se précipitent aux barricades pour défendre les privilèges d’une caste. Sans même chercher à savoir s’il y a des causes à cet état de situation, ils s’horripilent à la seule idée que des mesures contraignantes puissent être mises en place pour tendre vers la parité.
Je m’étonne qu’en 2018, des personnalités politiques et intellectuelles nous servent encore le charabia de la compétence pour expliquer le portrait actuel, comme si celle-ci avait été distribuée au hasard plus généreusement aux hommes.
Bien sûr, il y a eu des améliorations sur la présence des femmes en politique, quand on rappelle qu’il y a moins de cent ans elles n’avaient pas droit de vote et qu’il y a à peine cinquante ans qu’elles sont présentes à l’assemblée nationale. Toutefois, l’enceinte parlementaire continue d’être empreinte de l’atmosphère d’un « boys’ club » qui ne facilite pas leur venue en politique.
FORCER LE HASARD
Le mode de scrutin actuel et les investitures tenues dans les circonscriptions par les partis pour désigner leur candidat abandonnent au hasard les possibilités d’un plus grand nombre de femmes à l’assemblée nationale.
En attendant une réforme du mode de scrutin qui permettrait aux partis de disposer d’une liste de personnes candidates pour corriger les distorsions, la solution est entre les mains des militants qui doivent maximiser le nombre de candidatures féminines pour aider le hasard à bien faire les choses.
À compétence semblable, les candidatures féminines doivent être privilégiées pour espérer une enceinte parlementaire reflétant notre composition démographique.