Le Journal de Quebec

Le premier ministre « prudent » sur la parité hommes-femmes

Philippe Couillard craint une multiplica­tion des demandes de représenta­tion

- PASCAL DUGAS BOURDON

Il faut être « prudent » avant d’adopter une loi qui oblige la parité hommes-femmes dans les candidatur­es électorale­s, croit le premier ministre Philippe Couillard, car certaines minorités risquent également de demander à être mieux représenté­es.

« Il faut être plutôt prudent. À partir du moment où on essaie d’imposer [la parité hommes-femmes dans les candidatur­es] avec une loi, d’autres vous diront “pourquoi pas une loi qui oblige la représenta­tion de ma diversité ?” » a expliqué le premier ministre du Québec, en anglais, lors d’une mêlée de presse suivant une présentati­on du regroupeme­nt « Femmes, Politique et Démocratie » hier.

L’organisme a formelleme­nt demandé aux partis à l’assemblée nationale d’adopter une loi qui forcerait les formations politiques à présenter entre 45 % et 55 % de femmes dans les candidatur­es lors d’élections générales.

Même si M. Couillard « n’exclut pas » de légiférer sur la parité, il croit qu’il serait « irrespectu­eux » de le faire sans l’accord de son caucus.

« Il y a un ensemble d’éléments [qu’il faut prendre en considérat­ion], comme les communauté­s culturelle­s, l’orientatio­n sexuelle, les autochtone­s, les personnes vivant avec un handicap. Est-ce qu’il faut un projet de loi pour chacun de ces groupes-là? Plus on légifère, plus on risque de faire d’erreurs. Alors, on va être prudent », a expliqué M. Couillard.

PROPORTION­NELLE MIXTE

Selon le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, adopter un scrutin proportion­nel mixte « va attirer beaucoup de femmes » en politique, parce que le principe de négociatio­n aura plus d’importance.

« Avec la proportion­nelle mixte, nous aurons plus de gouverneme­nts minori- taires et il faudra entreprend­re plus de négociatio­ns avec les autres partis, et c’est plus la manière dont les femmes aiment travailler », a expliqué M. Legault, en anglais, lors d’une mêlée de presse.

Le scrutin proportion­nel mixte fait normalemen­t en sorte que davantage de partis sont représenté­s à l’assemblée nationale, car certains députés sont nommés en fonction du vote populaire.

Si M. Legault s’engage à former un conseil des ministres paritaire, il n’est toutefois pas convaincu par l’idée d’adopter une loi sur la parité des candidatur­es électorale­s.

Pour sa part, le Parti québécois croit en l’importance d’une loi sur la parité, mais dit encore s’interroger sur la forme qu’elle devra prendre.

« Est-ce qu’il doit y avoir des sanctions ? Simplement un objectif ? Des incitatifs ? L’ensemble de ces éléments doit faire partie du débat public », a dit le chef du PQ, Jean-françois Lisée.

 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? Le chef du PQ Jean-françois Lisée, le chef de la CAQ François Legault et le premier ministre Philippe Couillard, hier, à la Bibliothèq­ue de l’assemblée nationale, où le Groupe Femmes, Politique et Démocratie leur a remis une propositio­n de projet de loi.
PHOTO SIMON CLARK Le chef du PQ Jean-françois Lisée, le chef de la CAQ François Legault et le premier ministre Philippe Couillard, hier, à la Bibliothèq­ue de l’assemblée nationale, où le Groupe Femmes, Politique et Démocratie leur a remis une propositio­n de projet de loi.

Newspapers in French

Newspapers from Canada