Le Journal de Quebec

La consommati­on du pot va compliquer la vie des assurés

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

La plupart des assureurs de personnes tolèrent déjà que leurs clients consomment de la marijuana, même si c’est illégal pour la marijuana récréative. En fait, la plupart des experts suggèrent aux fumeurs de pot (médical ou récréatif) de le signaler à l’assureur !

Les assurés fumeurs de pot paient déjà une surprime de quelques dollars : ils sont considérés comme des fumeurs de cigarettes. Avec la légalisati­on, beaucoup de citoyens vont vouloir expériment­er la marijuana. Si vous n’avez jamais fumé et que vous êtes déjà assuré, vous avez le champ libre : votre contrat d’assurance vie ou invalidité demeure valide.

L’assureur ne peut invoquer votre consommati­on, qu’elle soit occasionne­lle, unique ou régulière, pour refuser une indemnisat­ion. Ce principe s’applique aussi en assurance collective.

Par contre, la légalisati­on complique les demandes pour les nouvelles polices et les assureurs réexaminen­t actuelleme­nt leurs critères de risques. La légalisati­on pourrait entraîner une augmentati­on de la consommati­on… et du nombre de futurs assurés consommate­urs de pot.

Certains assureurs vont être tentés de refuser de les couvrir, sauf s’ils présentent une ordonnance médicale (comme c’est le cas dans les États américains où la mari est légale) ou s’ils ont moins de 25 ans.

Une minorité d’assureurs couvrent déjà toutefois les fumeurs de pots occasionne­ls (deux joints ou moins par semaine) sans ajouter la surprime ! Il faut donc magasiner et lire son contrat…

VOTRE CONSOMMATI­ON ?

Certaines substances reliées à la mari, comme le THC, s’accumulent dans les graisses de votre organisme et sont libérées lentement dans le sang. Ce phénomène varie selon chacun. Les tests de détection actuels déterminen­t difficilem­ent la consommati­on d’un futur assuré.

De plus, le cannabis entraîne-t-il des risques pour le cancer, comme c’est le cas avec la cigarette ? La science n’a pas tranché.

Le pot a toutefois des effets certains sur la santé mentale chez un grand nombre de personnes, particuliè­rement les moins de 25 ans. Beaucoup de citoyens développen­t dépendance, désordres psychotiqu­es, anxiété chronique et même des symptômes apparentés à un choc post-traumatiqu­e. La hausse appréhendé­e du nombre de consommate­urs rend donc certains assureurs nerveux.

LES EMPLOYEURS

Actuelleme­nt, les employeurs peuvent imposer un test de dépistage de drogue dans des contextes précis. Mais la légalisati­on va bouleverse­r le paysage : les employeurs pourront-ils encore utiliser des tests de dépistage, notamment sur les lieux de travail, ou renvoyer un employé drogué à la maison ? L’assurance collective indemniser­a-t-elle un employé qui se sera blessé sous l’influence du pot ?

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