Boisjoli électrise les mots de Plamondon
L’interprète s’arrêtait hier soir à la salle Albert-rousseau
Il fallait la voir arpenter la scène d’un bout à l’autre pendant Je t’aime comme un fou, sautiller sur Besoin d’amour ou tout donner sur Oxygène. Sur scène, Brigitte Boisjoli insuffle toute sa folie au répertoire de Plamondon, mais surtout, parvient à nous faire oublier les grandes interprètes qui ont popularisé les chansons du célèbre parolier.
Après un passage acclamé dans l’univers country de Patsy Cline, Brigitte Boisjoli réussit son incursion dans le monde complètement différent de Luc Plamondon. Divertissante et incarnée, elle met de nouveau son grand talent d’interprète à l’avant-plan.
Elle nous a fait revivre, hier soir à la salle Albert-rousseau, les plus grands succès qu’il a écrits à travers une production léchée, autant au niveau des éclairages, que du décor, et des arrangements musicaux élec- trisants, grâce à cinq musiciens.
SURVOLTÉE
On a retrouvé la Brigitte énergique et survoltée après quelques mesures seulement de Besoin d’amour. Il n’y a pas à dire, la chanteuse est divertissante. « C’est très difficile pour moi de ne pas bouger pendant sept, huit minutes », a-telle justifié.
Entre les chansons, on a beaucoup ri. Brigitte Boisjoli nous a servi quelques savoureuses anecdotes au sujet de Luc Plamondon, cette « maudite belle bibitte » qu’elle imite de façon hilarante.
Brigitte Boisjoli a toutefois été capable de baisser son énergie d’un cran pour La complainte de la serveuse automate, tirée de Starmania, opéra rock qui aura 40 ans en 2019. Elle en a livré rien de moins qu’une grande interprétation, tout comme celle tout en nuances de Je danse dans ma tête.
La chanteuse a aussi su contrôler son dynamisme pour un segment consacré aux plus grands slows de Plamondon.
Aux 12 chansons enregistrées sur l’album Brigitte Boisjoli, signé Plamondon, lancé à l’automne dernier, la chanteuse a bien sûr ajouté des incontournables qui ne se trouvent pas sur l’album, comme Lolita (trop jeune pour aimer, Pour une histoire d’un soir ou Ma mère chantait.
Et d’autres moins connues comme la loufoque Rill pour rire, écrite pour Diane Dufresne en 1973, et livrée dans un magnifique segment acoustique qui nous a aussi permis d’entendre Coeur de rocker.
EN CONTRASTE
Au retour de l’entracte, le doublé tout en contraste de l’hymne à la beauté du monde, où la folie laissait place à l’émotion, et de la survoltée Oxygène, était bien pensé. Comme à quelques reprises dans le spectacle, un quatuor à cordes s’était mis de la partie.
Au moment de mettre sous presse, Brigitte Boisjoli offrait une version brillamment réinventée de Je t’oublierai, je t’oublierai, en duo avec son pianiste Christian Marc Gendron.
Brigitte Boisjoli est en tournée partout au Québec jusqu’en 2019 avec ce spectacle. Toutes les dates sont affichées sur le site brigitteboisjoli.ca.