La CAQ est ouverte seulement si...
François Legault veut voir les allocations de logement des autres partis avant de dévoiler les siennes
Les députés caquistes sont prêts à dévoiler leurs allocations de logement secrètes, mais seulement si le PQ et les libéraux le font aussi.
« On est d’accord pour les rendre publiques, en autant que ça le soit pour tout le monde. C’est ce qu’on a signifié au Parti québécois et au Parti libéral du Québec. On est d’accord pour les montrer, on veut juste que tout le monde les montre », a lancé le chef caquiste François Legault, hier.
Le Journal révélait hier que la quasi-totalité des élus de l’assemblée nationale, libéraux et caquistes en tête, refusaient de dévoiler leurs allocations de frais de logement, payées par les contribuables.
Des 125 députés siégeant au Parlement, 115 étaient admissibles l’an dernier au remboursement de leurs frais de logement, jusqu’à concurrence de 15 300 $ non imposables. Seuls neuf d’entre eux, les trois de Québec solidaire (QS) et six du PQ (sur 27), ont accepté de rendre publics les montants qu’ils ont réclamés en frais de logement pour l’année 2016-2017.
« DÉSOLANT »
Il n’est pas certain que cette règle du secret change malgré l’ouverture de la CAQ. En chambre, le leader parlementaire libéral Jean-marc Fournier a renvoyé la question au président de l’assemblée nationale Jacques Chagnon.
Le chef péquiste Jean-françois Lisée se dit « très ouvert » à rediscuter de ces règles. Pour l’instant, il laisse le choix à ses députés de révéler ou non combien ils reçoivent.
Pour le député de Québec solidaire Amir Khadir, qui prône la transparence totale, la réponse de la CAQ est « désolante ».
« Mais quelle est cette conception de l’éthique ? », a-t-il laissé tomber.
Il estime qu’il est inacceptable qu’un parti comme la CAQ, « qui ne se gêne pas pour dénoncer à qui mieux mieux la moindre incartade aux dépenses d’un fonctionnaire qu’on envoie en formation quelque part », refuse de dévoiler les dépenses de ses députés en matière de logement.
TRANSPARENCE
« Si l’état a prévu un budget pour le fonctionnement de l’assemblée, c’est de l’ordre public, et les gens ont le droit de porter un jugement », a dit M. Khadir.
Mardi, les députés avaient adopté à l’unanimité une motion présentée par Québec solidaire suggérant aussi à l’assemblée nationale de faire preuve de transparence sur les dépenses des élus lors de missions parlementaires.
Le Journal révélait cette semaine à quel point l’assemblée nationale fait piètre figure en matière de transparence lorsqu’il est question des déplacements des députés à l’étranger, mais aussi de ceux du président de l’institution.