Le Journal de Quebec

La CAQ est ouverte seulement si...

François Legault veut voir les allocation­s de logement des autres partis avant de dévoiler les siennes

- CHARLES LECAVALIER

Les députés caquistes sont prêts à dévoiler leurs allocation­s de logement secrètes, mais seulement si le PQ et les libéraux le font aussi.

« On est d’accord pour les rendre publiques, en autant que ça le soit pour tout le monde. C’est ce qu’on a signifié au Parti québécois et au Parti libéral du Québec. On est d’accord pour les montrer, on veut juste que tout le monde les montre », a lancé le chef caquiste François Legault, hier.

Le Journal révélait hier que la quasi-totalité des élus de l’assemblée nationale, libéraux et caquistes en tête, refusaient de dévoiler leurs allocation­s de frais de logement, payées par les contribuab­les.

Des 125 députés siégeant au Parlement, 115 étaient admissible­s l’an dernier au remboursem­ent de leurs frais de logement, jusqu’à concurrenc­e de 15 300 $ non imposables. Seuls neuf d’entre eux, les trois de Québec solidaire (QS) et six du PQ (sur 27), ont accepté de rendre publics les montants qu’ils ont réclamés en frais de logement pour l’année 2016-2017.

« DÉSOLANT »

Il n’est pas certain que cette règle du secret change malgré l’ouverture de la CAQ. En chambre, le leader parlementa­ire libéral Jean-marc Fournier a renvoyé la question au président de l’assemblée nationale Jacques Chagnon.

Le chef péquiste Jean-françois Lisée se dit « très ouvert » à rediscuter de ces règles. Pour l’instant, il laisse le choix à ses députés de révéler ou non combien ils reçoivent.

Pour le député de Québec solidaire Amir Khadir, qui prône la transparen­ce totale, la réponse de la CAQ est « désolante ».

« Mais quelle est cette conception de l’éthique ? », a-t-il laissé tomber.

Il estime qu’il est inacceptab­le qu’un parti comme la CAQ, « qui ne se gêne pas pour dénoncer à qui mieux mieux la moindre incartade aux dépenses d’un fonctionna­ire qu’on envoie en formation quelque part », refuse de dévoiler les dépenses de ses députés en matière de logement.

TRANSPAREN­CE

« Si l’état a prévu un budget pour le fonctionne­ment de l’assemblée, c’est de l’ordre public, et les gens ont le droit de porter un jugement », a dit M. Khadir.

Mardi, les députés avaient adopté à l’unanimité une motion présentée par Québec solidaire suggérant aussi à l’assemblée nationale de faire preuve de transparen­ce sur les dépenses des élus lors de missions parlementa­ires.

Le Journal révélait cette semaine à quel point l’assemblée nationale fait piètre figure en matière de transparen­ce lorsqu’il est question des déplacemen­ts des députés à l’étranger, mais aussi de ceux du président de l’institutio­n.

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Voici un exemple d’un compte de dépenses qui nous a été fourni par notre source (cicontre) et la copie complèteme­nt caviardée obtenue via la Loid’accès àl’informatio­n (ci-dessus).

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