Le Journal de Quebec

« Je ne peux pas croire qu’après sept balles, il ne soit pas mort »

Alexandre Bissonnett­e aurait insulté une de ses victimes en prison

- KATHLEEN FRENETTE

En février dernier, Alexandre Bissonnett­e serait entré dans une brève colère après avoir appris que l’une de ses victimes, Aymen Derbali, devenu tétraplégi­que à la suite de la tuerie, allait recevoir 400 000 $ pour s’acheter une maison adaptée à ses besoins.

« L’esti, je ne peux pas croire qu’après sept balles, il ne soit pas mort ! »

Cette phrase-choc, qui a d’ailleurs créé une onde d’indignatio­n dans la salle du palais de justice, aurait été prononcée par Bissonnett­e à un codétenu du Centre de détention de Québec à la suite d’un reportage télévisé, il y a de cela quelques semaines à peine.

« Il va se faire donner une maison, et moi, ma famille n’aura rien… », aurait dit Bissonnett­e, indigné.

C’est dans le cadre du contre-interrogat­oire de la psychiatre Marie-frédérique Allard que cette informatio­n a été dévoilée.

EMPATHIE QUESTIONNÉ­E

Le procureur aux poursuites criminelle­s et pénales, Me François Godin, questionna­it alors le médecin qui est persuadé que « l’empathie de Bissonnett­e envers autrui » a augmenté depuis la tuerie.

« Peut-on encore parler d’une empathie envers autrui ? » a alors questionné le procureur, avant que l’avocat de Bissonnett­e, Me Charles-olivier Gosselin, ne s’objecte. Une objection retenue par le tribunal puisque la déclaratio­n du codétenu ne fait pas partie de la preuve déposée.

Le juge François Huot a toutefois souligné que, depuis le début des représenta­tions sur la peine, Bissonnett­e ne démontrait que très peu d’émotions, ce qui le questionna­it particuliè­rement. « Il est impassible. Même lors de témoignage­s à glacer le sang... Il est impassible, jusqu’au moment où il est question des membres de sa famille », a-t-il mentionné.

« Je ne vous dis pas qu’il a fait des progrès énormes, mais plutôt qu’il a une capacité à démontrer de l’empathie », a alors précisé la Dre Allard.

Les avocats de la défense ont conclu leurs représenta­tions sur la peine avec la lecture d’une lettre retrouvée dans l’ordinateur de Bissonnett­e. Un document où l’auteur de la tuerie se questionne sur la mort.

ARRESTATIO­N DANS LA SALLE D’AUDIENCE

Au moment de quitter la salle d’audience, un homme muni d’une marchette, qui assiste aux procédures depuis le début, a été arrêté par les constables spéciaux du palais de justice.

Selon nos informatio­ns, il aurait proféré des menaces de mort. Son dossier a été transféré au Service de police de la Ville de Québec.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK ?? Aymen Derbali doit désormais se déplacer en fauteuil roulant, depuis qu’il a reçu sept balles tirées par Alexandre Bissonnett­e. M. Derbali avait rencontré Le Journal en juillet dernier à l’institut de réadaptati­on en déficience physique de Québec.
PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK Aymen Derbali doit désormais se déplacer en fauteuil roulant, depuis qu’il a reçu sept balles tirées par Alexandre Bissonnett­e. M. Derbali avait rencontré Le Journal en juillet dernier à l’institut de réadaptati­on en déficience physique de Québec.
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ALEXANDRE BISSONNETT­E Meurtrier

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