La surenchère des terres inquiète le PQ
Des terres agricoles vendues 11 fois leur valeur
Le projet de construction de 6500 unités d’habitation qui est envisagé sur les terres agricoles auparavant détenues par les Soeurs de la Charité de Québec, dans le secteur Beauport, est loin de faire l’unanimité.
Divers groupes de pression, appuyés par le Parti québécois, militent pour que ce joyau de 200 hectares conserve sa vocation d’origine. Des centaines de tracts ont d’ailleurs été distribués hier pour s’opposer à ce projet piloté par Groupe Dallaire, à l’intérieur de la société en commandite Terres d’espérance.
Cette société a fait l’acquisition des terres en 2014 au coût de 39 M$, ce qui représente 11 fois la valeur moyenne des terres agricoles dans la région de Québec.
« On sait qu’il y a des producteurs qui étaient intéressés à les acquérir, mais à ce prix-là, personne ne pouvait concurrencer une telle offre », a affirmé le député de Berthier et critique en matière d’agriculture pour le PQ, André Villeneuve.
À peine 2 % de la superficie du Québec est consacrée à l’agriculture, a-t-il soutenu, comparativement à 58 % en France et à 45 % aux États-unis.
Entouré de représentants de la Fédération de la relève agricole et de la Voix citoyenne, M. Villeneuve a fait valoir que ce projet va accroître la congestion routière et contribuer à l’augmentation de la valeur foncière.
UN EXEMPLE
De 2009 à 2014, plus de 27 300 hectares ont été vendus à des fonds d’investissement ou à des promoteurs immobiliers pour une valeur de 121 M$. La société Pangea a été la plus active.
« On veut dire à tous les fonds privés que si leur but ultime est de faire de la construction sur ces terres, nous ne l’accepterons pas », a poursuivi le député.
Avant qu’il ne voie le jour, le projet de Terres d’espérance, qui est inscrit par ailleurs au registre des lobbyistes, devra franchir plusieurs étapes réglementaires.
Si le PQ forme le prochain gouvernement, il utiliserait l’article 96 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles pour s’assurer que les terres conservent leur fonction agricole.
– Avec la collaboration de Pascal Dugas Bourdon, Agence QMI
« ON VEUT DIRE À TOUS LES FONDS PRIVÉS QUE SI LEUR BUT ULTIME EST DE FAIRE DE LA CONSTRUCTION SUR CES TERRES, NOUS NE L’ACCEPTERONS PAS » – André Le député Villeneuve péquiste