Le copinage médical
Le café du matin a bien mal passé hier. À la une du Devoir, un titre à décrocher les mâchoires : « Une entente de 4 milliards avec les spécialistes. C’est deux fois plus que ce que laissent croire les chiffres véhiculés jusqu’à maintenant. » « Véhiculés » par le gouvernement, bien entendu.
À quelques mois des élections, le scandale de la rémunération outrancière accordée en pleine austérité aux médecins spécialistes sous le tandem Couillard-barrette – deux spécialistes eux-mêmes – revient hanter les libéraux.
STIGMATE
Le premier ministre aura beau tenter très fort de faire diversion en se présentant comme le nouveau champion de la « mobilité durable » et des « familles », ce siphonnage systématique des fonds publics pour une seule profession – la sienne – reste son ultime stigmate.
Quitte à le répéter : tout ce dossier sent le conflit d’intérêts à plein nez. La critique péquiste en matière de santé, Diane Lamarre, le décrit plus crûment. Elle parle carrément de copinage médical.
L’ensemble du portrait est choquant. À un point tel que même des médecins dénoncent cette plongée vertigineuse des fédérations médicales dans la trop généreuse jarre à biscuits des fonds publics. Le tout, sous la bénédiction béate des docteurs Couillard et Barrette. Et toujours sans amélioration notable de l’accès aux soins de santé.
SANS SCRUPULES
Pour se disculper, le premier ministre, sans le moindre scrupule, continue d’accuser le chef caquiste François Legault d’avoir « enchaîné » (!) les gouvernements Charest et Couillard.
Il répète en effet sans cesse qu’en 2003, M. Legault, alors ministre péquiste de la Santé, avait eu l’idée d’instaurer la fameuse « parité » de rémunération entre les médecins du Québec et du reste du pays.
Peut-être bien, mais c’est Philippe Couillard qui, une fois devenu ministre de la Santé et, plus tard, premier ministre, avait et a encore tout le pouvoir pour y aller beaucoup plus mollo. Ce qu’il n’a pas fait, bien au contraire.