Le Journal de Quebec

Le copinage médical

- JOSÉE LEGAULT e Blogueuse c L au Journal josee.legault @quebecorme­dia.com @joseelegau­lt

Le café du matin a bien mal passé hier. À la une du Devoir, un titre à décrocher les mâchoires : « Une entente de 4 milliards avec les spécialist­es. C’est deux fois plus que ce que laissent croire les chiffres véhiculés jusqu’à maintenant. » « Véhiculés » par le gouverneme­nt, bien entendu.

À quelques mois des élections, le scandale de la rémunérati­on outrancièr­e accordée en pleine austérité aux médecins spécialist­es sous le tandem Couillard-barrette – deux spécialist­es eux-mêmes – revient hanter les libéraux.

STIGMATE

Le premier ministre aura beau tenter très fort de faire diversion en se présentant comme le nouveau champion de la « mobilité durable » et des « familles », ce siphonnage systématiq­ue des fonds publics pour une seule profession – la sienne – reste son ultime stigmate.

Quitte à le répéter : tout ce dossier sent le conflit d’intérêts à plein nez. La critique péquiste en matière de santé, Diane Lamarre, le décrit plus crûment. Elle parle carrément de copinage médical.

L’ensemble du portrait est choquant. À un point tel que même des médecins dénoncent cette plongée vertigineu­se des fédération­s médicales dans la trop généreuse jarre à biscuits des fonds publics. Le tout, sous la bénédictio­n béate des docteurs Couillard et Barrette. Et toujours sans améliorati­on notable de l’accès aux soins de santé.

SANS SCRUPULES

Pour se disculper, le premier ministre, sans le moindre scrupule, continue d’accuser le chef caquiste François Legault d’avoir « enchaîné » (!) les gouverneme­nts Charest et Couillard.

Il répète en effet sans cesse qu’en 2003, M. Legault, alors ministre péquiste de la Santé, avait eu l’idée d’instaurer la fameuse « parité » de rémunérati­on entre les médecins du Québec et du reste du pays.

Peut-être bien, mais c’est Philippe Couillard qui, une fois devenu ministre de la Santé et, plus tard, premier ministre, avait et a encore tout le pouvoir pour y aller beaucoup plus mollo. Ce qu’il n’a pas fait, bien au contraire.

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