Le Journal de Quebec

À quand l’austérité du Régime ?

- Mario Bérubé est travailleu­r, il habite à Stoneham-et-tewkesbury

Cela fait déjà plusieurs années que le gouverneme­nt libéral nous a habitués comme citoyens payeurs de taxes à nous serrer la ceinture par rapport à la rigueur budgétaire dont nous sentons encore les effets dommageabl­es en matière de services, tarifs, imposition, et j’en passe.

Nos décideurs politiques semblent agir avec une totale absence de sensibilit­é quand il est question de maintenir, à défaut de l’améliorer, la qualité des soins de nos proches et la qualité de travail de ceux et celles qui s’appliquent à les pratiquer.

Que ce soit en matière de justice, de taxation ou d’infrastruc­tures routières – pour lesquelles l’ancien ministre des Finances Raymond Bachand nous avait promis des investisse­ments à grande échelle à l’intérieur même d’un programme qui augmentait la taxe sur l’essence, pour ensuite l’investir à la réalisatio­n de grands travaux si urgents et nécessaire­s –, force est de constater que la redistribu­tion des deniers publics n’est pas au rendez-vous. Nous le voyons ces temps-ci, les libéraux devenus impopulair­es saupoudren­t de montants d’argent, qui semblent leur appartenir, les groupes et lobbies qui seront hypothétiq­uement payants à la prochaine élection provincial­e.

Cette façon de nous annoncer leur exercice budgétaire date selon moi d’une autre époque. Il ne fait aucun doute que pour expliquer de tels constats, il n’y a que l’histoire, c’està-dire cette vieille culture politique coupable qui a toujours perduré au fil du temps et qui n’a pas su se métamorpho­ser pour faire renaître de nouvelles façons de gouverner moins pitoyables. Ces annonces bidon n’ont pour résultats que l’effet marketing.

VOLONTÉ POLITIQUE

En prenant en considérat­ion la discipline préférée des politicien­s et politicien­nes qui nous gouvernent, soit la mathématiq­ue budgétaire, tellement prétentieu­se et confiscato­ire, pour arriver à leur objectif comptable, ne serait-il pas souhaitabl­e et légitime qu’ils puissent se l’appliquer à eux-mêmes sous forme de diète représenta­tive ? À savoir, diminuer le nombre de circonscri­ptions électorale­s, ce qui aurait pour effet d’économiser en ce qui concerne le personnel politique et, du même coup, permettrai­t de reconfigur­er le travail parlementa­ire qui, par son adminis- tration lourde et obsolète, ne fait que rejaillir sur l’intérêt partisan.

Nous ne pouvons tolérer l’austérité discrimina­toire, c’est-à-dire celle seulement réservée aux autres. Mais pour réaliser un tel projet, il est indéniable qu’il nous faut au sommet du pouvoir de grands hommes ou grandes femmes d’état qui exploitero­nt leur leadership pour pouvoir mettre en oeuvre ces nécessaire­s intentions. Nous n’avons plus besoin de ces petits politicien­s qui excellent à pratiquer les petites joutes de basse-cour.

RÉFORMER EN MATIÈRE D’ÉTHIQUE

Notre système politique, par ses organes décisionne­ls, s’est constitué sur un modèle qui n’est plus dans l’ère du temps, qui n’a pas su se moderniser en prenant en considérat­ion les réalités d’aujourd’hui, ce qui le rend improducti­f et rétrograde. La gouvernanc­e, par ses bureaucrat­ies, est guidée sous d’anciens schémas contre-productifs qui se doivent d’être effacés et qui n’ont fait qu’accélérer un insupporta­ble laxisme. Les sociétés ont changé, évolué, ce qui veut dire que le peuple, le citoyen du Nouveau Monde est de plus en plus sensible à ce que son désir ou à tout le moins sa volonté se fasse entendre auprès des responsabl­es politiques.

À compter d’aujourd’hui, il est essentiel que soient réformées nos grandes institutio­ns publiques afin que nous puissions tous ensemble ériger le socle d’une démocratie nouvelle. Il resterait à développer ces nouvelles orientatio­ns et en même temps définir les contours et grandes lignes de ce que cela comportera­it comme chantier pour que cette nouvelle démarche incarne un changement majeur.

Ce travail semble colossal, mais il demeure incontourn­able à juste titre. Sous Jean Lesage, nous avons profité de sa fameuse Révolution tranquille, alors que maintenant, nous devons nourrir l’espoir de profiter d’une judicieuse Révolution démocratiq­ue.

 ??  ?? « Nous ne pouvons tolérer l’austérité discrimina­toire, c’est-à-dire celle seulement réservée aux autres. »
« Nous ne pouvons tolérer l’austérité discrimina­toire, c’est-à-dire celle seulement réservée aux autres. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada