Le Journal de Quebec

Après Macron, Trump reçoit la chancelièr­e allemande

L’absence de complicité entre le président américain et Angela Merkel palpable

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a loué hier les qualités d’angela Merkel, « une femme extraordin­aire », mais les deux dirigeants ont surtout pris acte de leurs points de désaccord, du nucléaire iranien aux tarifs douaniers.

Dans un contraste saisissant avec les embrassade­s et tapes dans le dos qui ont marqué la visite, en début de semaine, du président français Emmanuel Macron, le président américain et la chancelièr­e allemande se sont cantonnés à un registre plus classique, plus distant aussi.

DISCUSSION­S DIFFICILES

Sur le dossier brûlant des taxes sur les importatio­ns d’acier et d’aluminium, M. Trump est resté évasif, se déclarant simplement déterminé à travailler avec son hôte « pour réduire les obstacles aux exportatio­ns américaine­s et renforcer les liens économique­s ».

Mais la chancelièr­e allemande a claire- ment indiqué que les discussion­s avaient été difficiles. « Nous avons échangé sur négociatio­ns en cours et les positions des uns et des autres […] La décision appartient au président », a-t-elle expliqué.

Après avoir promulgué des taxes de 25 % sur les importatio­ns d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium, M. Trump a exempté l’union européenne jusqu’au 1er mai, mais aucune décision n’a été annoncée au-delà de cette date, faisant redouter une guerre commercial­e si aucune solution n’est trouvée.

M. Trump et Mme Merkel, dirigeants aux parcours profondéme­nt différents, se sont brièvement serré la main dans le Bureau ovale. Et lors de leur conférence de presse commune, l’absence de complicité était palpable. Lorsque le locataire Maison-blanche a fait une blague sur sa capacité à virer les gens incompéten­ts au sein de ses ministères « au moins aussi vite qu’en Allemagne », la chancelièr­e a haussé les sourcils.

Reste qu’au-delà des différence­s de style évidentes des deux dirigeants face à Trump, la France et l’allemagne ont des objectifs communs et ont travaillé en étroite collaborat­ion sur les deux visites.

NUCLÉAIRE IRANIEN

Comme M. Macron avant elle, Mme Merkel a tenté de convaincre le président américain que l’accord sur le nucléaire iranien devait être préservé, faute de quoi Téhéran pourrait reprendre sa quête de l’arme atomique et provoquer une course à l’armement dans une région instable.

Reconnaiss­ant qu’il était « loin d’être parfait », la chancelièr­e a jugé qu’il valait cependant d’être conservé. Et elle a, elle aussi, tenté de vendre au président américain l’idée que le texte n’est qu’une composante d’une nécessaire négociatio­n plus large abordant les ambitions régionales de la République islamique.

Mais à l’approche de la date-butoir du 12 mai, les signaux sont peu encouragea­nts pour les Européens. Le président républicai­n semble en effet se préparer à « déchirer » ce texte négocié par son prédécesse­ur démocrate Barack Obama.

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PHOTO AFP Angela Merkel et Donald Trump se sont brièvement serré la main, hier, dans le Bureau ovale à la Maison-blanche.

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