Le Journal de Quebec

Il rêve parfois qu’elleréappa­raît

Disparitio­n de Julie Surprenant

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Plus de 18 ans après la disparitio­n de sa fille Julie, Michel Surprenant n’a aucune certitude quant à ce qui lui est arrivé, même si le principal suspect a fait des aveux tout juste avant sa mort.

Le 16 novembre 1999 en soirée, Julie Surprenant, 16 ans, était vue pour la dernière fois débarquant de l’autobus 25A sur l’île Saint-jean, à Terrebonne.

C’était à quelques pas de chez son père, où elle habitait depuis peu.

Il y a six ans, Michel Surprenant se disait certain « à 95 % » que Richard Bouillon, principal suspect lié à sa disparitio­n, était le responsabl­e. Ça n’a pas changé aujourd’hui, affirme-t-il.

« JUSTE DES HYPOTHÈSES »

Sur son lit de mort en 2006, l’homme aux nombreux antécédent­s criminels avait confessé à des employés de l’hôpital où il a vécu ses derniers jours avoir tué l’adolescent­e puis avoir jeté son corps dans la rivière des Mille-îles.

Malgré cette thèse, M. Surprenant vit dans le doute, alors que le corps de sa fille n’a jamais été retrouvé.

« Julie, je ne le sais absolument pas ce qui est arrivé, on a juste des hypothèses », dit-il.

« Des hypothèses, c’est comme un prix de consolatio­n. Mais on n’a pas besoin de ça, on a besoin de connaître la vérité », affirme-t-il.

« DU SOLEIL DANS LES NUAGES »

Plus de 18 ans ont passé et Michel Surprenant espère toujours qu’un jour, une informatio­n cruciale permettra de la retrouver.

Il ne s’empêche pas de croire que sa fille pourrait être en vie, même si « la réalité, c’est qu’il y a 98 % des chances qu’elle soit décédée ».

« Ça m’arrive de rêver des fois qu’elle m’apparaît une bonne journée, avec trois petits enfants autour d’elle. Ça fait juste mettre un peu de soleil dans les nuages », confie-t-il.

Avec les années, Michel Surprenant a appris le lâcher-prise. « Mais ça ne veut pas dire qu’on abandonne », insiste l’homme.

« Le drame qu’il y a dans ta vie, soit il t’empêche de vivre, comme un frein, soit c’est un bagage qui va te servir à avancer, comme une locomotive. »

JULIE, COMME UN « MONUMENT »

M. Surprenant se fait un devoir de garder vivantes « l’histoire » et « la mémoire de Julie », confie-t-il en sortant un précieux cliché de sa fille de son portefeuil­le.

« Elle a 18 ans et demi cette photolà, indique l’homme de 64 ans. Si tu regardes, l’image, l’histoire commencent à s’effacer. Mais Julie est toujours là. »

Son visage, même après 18 ans, est d’ailleurs reconnu partout en province, tant son histoire a marqué les Québécois.

« Avec le temps, Julie, c’est devenu un genre de monument d’une certaine façon », souligne-t-il, en se disant que sa détresse a au moins fait avancer la cause des enfants disparus.

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PHOTO SOPHIE CÔTÉ Michel Surprenant conserve précieusem­ent dans son portefeuil­le cette vieille photo de sa fille Julie, disparue en novembre 1999.

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