Le Journal de Quebec

La faillite de l’entreprise entraîne son propriétai­re avec elle

- EMMANUELLE GRIL

Michel a tout perdu : non seulement sa compagnie a dû faire faillite, mais les dettes dont il a hérité ont aussi causé sa perte.

En couple et père de deux enfants, Michel était copropriét­aire et actionnair­e d’une compagnie avec son frère. En activité depuis 20 ans, l’entreprise familiale fournissai­t de l’emploi à plusieurs employés, dont la femme de Michel.

Malheureus­ement, les affaires ont périclité, ce qui a conduit à la faillite de la PME.

« Les deux conjoints se sont retrouvés sans travail, et Michel, qui était personnell­ement responsabl­e de plusieurs dettes de l’entreprise, a fait une dépression », explique Karina Tardif, syndic autorisée en insolvabil­ité chez Raymond Chabot.

ENTIÈREMEN­T INSOLVABLE

Car en tant qu’administra­teur, Michel a cautionné en son nom personnel plusieurs emprunts effectués par sa PME. À cela se sont ajoutés une marge de crédit, des sommes dues aux fournisseu­rs, des retards de paiements de TPS-TVQ et des arrérages de loyer. Au bout du compte, la facture a grimpé à 446 000 $, auxquels il faut ajouter 13 500 $ de dettes personnell­es (cartes de crédit et marge de crédit).

Heureuseme­nt, la femme de Michel a retrouvé un emploi et peut pour le moment assumer les dépenses du couple, mais son mari demeure totalement insolvable. « Lorsque sa santé le lui permettra, il se mettra à la recherche d’un travail de menuisier. Il peut espérer gagner en tant que salarié environ 50 000 $ par année, un revenu bien insuffisan­t pour pouvoir prendre une entente avec les créanciers, ou même obtenir un prêt de consolidat­ion », souligne Karina Tardif.

SAUVER LA MAISON FAMILIALE

La seule option pour Michel est donc de faire faillite afin de se libérer de toutes ses dettes, aussi bien personnell­es que celles issues de sa compagnie. Mais dans ces conditions, la maison familiale aurait dû être vendue afin de rembourser en partie les créanciers. « Heureuseme­nt, sa conjointe avait un peu d’argent de côté et a pu compenser ce qui représenta­it la valeur de l’équité (12 500 $). Ils ont donc pu rester propriétai­res de leur résidence », mentionne Karina Tardif.

C’est également la femme de Michel qui a pris en charge les paiements de sa voiture en location. Ainsi, le couple a pu préserver tous ses biens, et Michel se décharger d’un lourd fardeau financier qu’il aurait été incapable d’assumer.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada