De décrocheur à entrepreneur
Un ex-banquier lance une entreprise visant à réduire les factures des compagnies
SHAWINIGAN | Un ex-décrocheur devenu banquier a choisi d’abandonner son salaire de près de 100 000 $ pour lancer une firme qui permettrait aux entreprises d’économiser.
Le parcours de Samuel Lambert n’a rien de typique. Dans sa jeunesse, il rêvait à une carrière de joueur de hockey jusqu’à ce qu’il se blesse à un camp d’entraînement des Cataractes de Shawinigan.
Blessé et en peine d’amour, il a lâché l’école à 16 ans avant d’avoir fini son 4e secondaire. Il est ensuite retourné terminer son secondaire à 20 ans, tanné des emplois physiques et peu payants.
La suite a de quoi surprendre. Il a complété un certificat en administration, puis un baccalauréat en finances à l’université du Québec à Trois-rivières.
Il a travaillé comme banquier chez Desjardins, puis à la Banque de Montréal (BMO). De moins en moins heureux en raison du stress, il a lâché son emploi à 32 ans pour lancer avec Simon Lefebvre la firme de négociation Lincoln Chase.
Samuel Lambert admet avoir passé des nuits blanches à se questionner avant de quitter son emploi. Des gens ont aussi tenté de le dissuader de prendre un tel risque. Cependant, le banquier avait bien vu que des entreprises payaient trop cher pour certains services.
« Oui, se lancer en affaire, ça prend des couilles en béton, mais au-delà de ça, ça prend une bonne idée, ça prend quelque chose qui fonctionne et qui est rentable », dit-il.
NÉGOCIER
Le but de Lincoln Chase est de négocier des contrats à la place de particuliers ou d’entreprises, comme l’internet, les assurances ou la téléphonie cellulaire.
La tarification de Lincoln Chase représente 35 % des économies réalisées. Par exemple, la facture sera de 35 $ si une personne économise 100 $ sur un an grâce à l’entreprise.
« On voit passer beaucoup de factures et on a notre base de données. On connaît de plus en plus les marges de manoeuvre et jusqu’où les entreprises sont prêtes à aller pour garder leurs clients », dit-il.
Lincoln Chase vient par ailleurs de s’entendre avec un regroupement de quelques centaines de pharmacies, mais le mystérieux client reste confidentiel.
BAISSE DE SALAIRE
Samuel Lambert se relancerait en affaires demain matin, même si son salaire a chuté autour des 40 000 $ par an.
« Ce n’est pas grave, tout ce qu’on voulait, c’est être heureux. Notre paye n’est pas garantie de semaine en semaine, mais on n’a pas de limites à faire de l’argent non plus », dit-il.
Lincoln Chase ne compte pas encore d’employés autres que les deux associés. L’entreprise envisage toutefois de se diversifier dans les prochains mois, entre autres pour offrir la négociation des automobiles, mais aussi des services funéraires.