Acheter une équipe de baseball est une aventure coûteuse
Il a été largement question de baseball au cours des dernières semaines à Montréal, ce qui entraîne inévitablement divers scénarios hypothétiques quant à un éventuel retour des Expos. Toutefois, la publication récente de la liste annuelle de la valeur des équipes du baseball majeur par la revue Forbes nous rappelle qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.
C’est maintenant devenu une tradition depuis 2014, dès la fin mars, on se met à rêver à un retour du baseball majeur à Montréal. Les Blue Jays de Toronto en sont en partie responsables, eux qui tiennent depuis mars 2014 leurs deux derniers matchs présaison au Stade olympique.
Le passage des Blue Jays à Montréal permet aussi aux mordus de baseball de se rappeler de bons souvenirs puisque plusieurs anciennes légendes des défunts Expos viennent nous rendre visite pour l’occasion. Cette année, le fils de Vladimir Guerrero, un espoir de premier plan des Blue Jays, s’est chargé du volet émotionnel.
MATCHS À MONTRÉAL
Ces deux matchs ont été suivis d’une rencontre fort attendue entre Valérie Plante et les responsables du projet visant à ramener une équipe professionnelle à Montréal. Comme la nouvelle mairesse ne semblait pas afficher le même enthousiasme que son prédécesseur Denis Coderre relativement à ce projet, plusieurs attendaient impatiemment ce moment.
Certes, la mairesse arborait fièrement sa casquette des Expos. Mais il est difficile d’imaginer, en regardant la valeur des équipes du baseball majeur, que le projet se concrétisera sans un engagement ferme de la part des élus municipaux, plus tôt que tard idéalement. Qu’il se traduise par un appui d’ordre financier ou autre, cet engagement viendrait démontrer que tous se rangent derrière le projet.
TOUTES MILLIARDAIRES, SAUF UNE
S’il y a une chose que l’on doit retenir de la liste publiée par Forbes, ou plutôt une chose que cette même liste vient confirmer, c’est que le projet de ramener une équipe des majeures dans la métropole s’avérerait une aventure coûteuse. Rien n’indique que le projet ne pourrait pas être rentable, mais il nécessiterait des investissements de départ considérables.
Sans surprise, les Yankees de New York, dont la valeur s’élève à 4 milliards, trônent en tête du palmarès. L’équipe génère aussi des revenus annuels de 619 millions. Pas mal pour une équipe achetée par George Steinbrenner pour la maigre somme de 8,8 millions en 1973.
Bien que des équipes comme les Yankees et les Dodgers de Los An- geles constituent des exceptions, on remarque que la grande majorité des équipes valent néanmoins entre un et deux milliards.
Seuls les Rays de Tampa Bay valent moins d’un milliard, 900 millions plus précisément. Il s’agit aussi de l’équipe la plus susceptible d’être relocalisée, ce qui nous donne une idée du montant qu’auraient à débourser les investisseurs montréalais travaillant au retour des Expos. Bien entendu, on parle ici de 900 millions de dollars américains.
Si l’on ajoute à cette somme les quelques centaines de millions de dollars nécessaires à la construction d’un stade répondant aux exigences du baseball majeur, on se retrouve avec un projet relativement dispendieux.
Enfin, notons que d’après les données compilées par Forbes, plus le temps passe, plus le coût d’un tel projet augmente, la valeur moyenne d’une équipe du baseball majeur ayant augmenté de 7 % au cours de la dernière année.