Le Journal de Quebec

Investir dans le cinéma

- L’INVESTISSE­UR MASQUÉ

QL’été s’en vient, c’est la saison des superprodu­ctions. Devrais-je investir dans l’industrie du cinéma ?

RÊtes-vous capable de rester calme, comme le professeur X sur le point d’affronter Magneto, dans X-men ? Hollywood demeure une industrie exceptionn­elle, qui sait récompense­r ceux qui aiment le risque, malgré les menaces extérieure­s : télé (années 1960), magnétosco­pe (années 1980), cinéma maison (années 1990), télécharge­ment illégal et itunes (années 2000), Netflix et séries télé de qualité comme Game of Thrones (aujourd’hui). Le cinéma attire les foules, permettant à sa clientèle cible principale, les ados, de fuir leurs parents pendant un peu plus de deux heures.

LES GÉANTS DU CINÉMA

Plusieurs joueurs sont là depuis presque un siècle : Walt Disney, Time Warner, Twenty-first Century Fox, Universal Pictures (filiale du câblo Comcast), Paramount (filiale de Viacom) et Sony Columbia Pictures. Ces « Big Six » engrangent 80,5 % de la recette des cinémas (incluant le Canada, considéré comme un État américain) en 2017. De plus petits studios (Lions Gate Entertainm­ent), ou des chaînes de cinémas (Cineplex, AMC, Cinemark et Regal Enternainm­ent) complètent l’industrie. Plusieurs grosses production­s engrangent des revenus importants avec leurs produits dérivés (figurines, boîtes à lunch, disques, jouets…). Ces dernières années, les grands studios ont réussi l’impensable : rendre prévisible­s les recettes par film en multiplian­t les franchises, grâce aux super héros de Marvel ou DC Comics. James Bond, Star Wars et Star Trek ayant donné l’exemple depuis 50 ans.

DES JOUEURS CLÉS

La plupart des studios souffrent d’être des filiales de congloméra­ts, dont les médias traditionn­els perdent des revenus publicitai­res récupérés par Google et Facebook. Mais certains résistent, comme Disney, qui accapare 22 % des recettes aux guichets de cinémas ! Cette société a toujours su se réinventer : parcs à thèmes, produits dérivés, croisières, intégratio­n de ABC, Lucasfilm ( Star Wars), Pixar, Marvel… Disney entend aussi acquérir la plupart des actifs de la Fox pour 52 milliards $ US et lancera son propre service de streaming cette année, au lieu de renouveler son contrat avec Netflix. Du côté rendement, ni Disney ni l’étoile montante Lion’s Gate n’ont atteint les 2 % depuis des lustres. L’été dernier, les investisse­urs contrariés ont misé sur les chaînes de cinémas, dont les titres ont été fortement punis par le marché. Regal et Cinemark ont repris le terrain perdu, mais pas AMC, ni Cineplex.

SOUS-PERFORMANC­E

Il faut donc avoir le coeur bien accroché. Début janvier, le Hollywood Reporter écrivait qu’en 2017, la plupart des sociétés hollywoodi­ennes cotées en bourse ont sous-performé par rapport à l’indice Dow Jones. Et ça pourrait se reproduire cette année, malgré la réforme fiscale du président Trump, considérée avantageus­e pour Hollywood. De fait, les recettes de l’été 2017 à 3,3 G$ US (– 16 % comparativ­ement à l’été 2016) furent les pires en une décennie. On sent un revirement avec le film Black Panther (recettes mondiales de 1,3 G$ US). Mais on est loin d’avatar (recettes de 2,8 G$ US)…

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