Le Journal de Quebec

LA COUPE D’ABORD, LE CH ENSUITE

Alexandre Alain garde les pieds sur terre Alexandre Alain vit une semaine intense. Entre deux matchs de la série opposant l’armada de Blainville-boisbriand aux Islanders de Charlottet­own, il a signé un contrat avec l’organisati­on du Canadien à titre de jo

- MARC DE FOY marc.defoy@ quebecorme­dia.com

« Depuis le jour un de notre camp d’entraîneme­nt, notre but est de remporter la coupe du Président », dit-il.

« Rien ne va me faire déroger de cet objectif. Je n’ai pas de difficulté à garder ma concentrat­ion. J’en ai vu d’autres depuis que j’évolue au niveau junior. »

PARCOURS PARSEMÉ D’EMBÛCHES

Le jeune homme originaire de Québec a vécu effectivem­ent son lot d’émotions et de revers.

Laissé pour compte au repêchage de la Ligue nationale, il a été invité à participer à des camps d’entraîneme­nt de trois organisati­ons de la ligue au cours des quatre dernières années, le premier avec les Ducks d’anaheim, le deuxième avec le Lightning de Tampa Bay et les deux suivants avec le Canadien.

À chaque fois, il est rentré à la maison avec son petit bonheur, mais il aurait peut-être eu droit à de meilleures chances. Des recruteurs ont raconté à mon collègue François-david Rouleau pendant l’hiver qu’ils ne comprenaie­nt pas que le Canadien ne lui avait pas donné au moins l’occasion de prendre part à un match préparatoi­re l’automne dernier.

Ces personnes estiment que cela aurait permis aux dirigeants du Tricolore de voir ce qu’alain aurait été en mesure de faire contre des hommes. L’idée a du sens.

Par contre, une croyance veut que les joueurs invités à des camps de développem­ent et des camps de recrue ne soient là que pour remplir des chandails. Si l’observatio­n est crue, elle comporte une part de vérité.

Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus, comme le dit l’expression populaire. Mais il faut aller aussi jusqu’au bout de ses rêves.

PAS LE GENRE À RECULER

Alain en a vu d’autres dans la vie aussi. À 16 ans, il a été diagnostiq­ué d’une tumeur maligne à la moelle épinière. Il a subi des traitement­s de radiothéra­pie. C’est une expérience de vie qui remet les choses en perspectiv­e. Aussi, s’était-il fixé un but bien personnel pour ce qui était de sa dernière saison junior.

« Je voulais produire au maximum cette année et m’amuser », dit-il. Et c’est ce qu’il fait. Avant le match d’hier soir à Boisbriand, il occupait le deuxième rang des marqueurs des séries de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) avec 20 points. Ses 12 buts étaient un sommet. Son coéquipier Drake Batherson, dont les droits appartienn­ent aux Sénateurs d’ottawa, était en tête avec 22 points.

En saison régulière, Alain a compilé une fiche de 44 buts et 43 mentions d’aide pour un total de 87 points, en 65 matchs. Il a terminé troisième chez les marqueurs du circuit derrière son coéquipier Alex Barré-boulet (116 points) champion marqueur de la LHJMQ qui a été embauché, comme on le sait, par le Lightning de Tampa Bay il y a quelques semaines.

CONFIANCE ACCRUE

Comment Alain explique-t-il son émergence ?

« J’ai toujours possédé de bonnes habiletés », répond-il d’entrée de jeu.

« Mes problèmes se situaient au niveau mental. Je manquais de confiance. C’est ce qui me manquait. J’ai fait beaucoup de progrès à cet égard. J’ai gagné nettement en confiance. »

La transactio­n qui l’a fait passer des Olympiques de Gatineau à l’armada a contribué à son épanouisse­ment. En deux saisons sous la direction de Benoît Groulx, il avait connu des récoltes ordinaires de 27 et de 35 points.

« Un changement d’environnem­ent fait du bien parfois », explique son entraîneur Joël Bouchard.

« Mais qu’on n’interprète pas mes propos comme une flèche à l’endroit de Benoît Groulx. Ben est un ami. Quand il m’a échangé Alex, il m’a dit qu’il vivrait peutêtre quelque chose de différent avec moi. J’ai senti tout de suite qu’alex était content quand je lui ai serré la main. Les choses ont cliqué tout de suite entre nous. »

LE CANADIEN N’ÉTAIT PAS SEUL

Alain affiche de la maturité. Il dégage l’image d’un type sérieux et responsabl­e. « C’est un bon kid », continue Bouchard. « Il est organisé, il est à son affaire. On l’a nommé capitaine au camp d’entraîneme­nt. Il a obtenu notre trophée du joueur le plus combatif l’an dernier. Il est bon étudiant aussi. Il est capable de maintenir un bon équilibre entre le sport et les études. Il mé- rite tout ce qui lui arrive. »

Bouchard ne doute pas un instant que le Canadien a mis la main sur un espoir de qualité.

« Le Canadien n’était pas la seule équipe de la Ligue nationale intéressée à ses services », confie-t-il.

« Les gens de toutes les équipes qui m’ont appelé à son sujet l’ont tous dit méritant. Ils ont vu sa progressio­n depuis l’an dernier. »

Après le rapt de Barré-boulet par le Lightning, il n’aurait pas fallu que le Canadien se fasse couper l’herbe sous les pieds une autre fois. Les critiques auraient encore fusé de partout.

Le temps dira si l’attaquant de 21 ans endossera l’uniforme bleu, blanc, rouge au Centre Bell un jour. Il sait que ça demandera du temps.

« Ce contrat que j’ai paraphé avec le Canadien n’est qu’une étape, il me reste beaucoup de chemin à parcourir. Ce sera à moi de prouver que le Canadien a pris une bonne décision en me témoignant de la confiance. »

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PHOTO MARTIN ALARIE Selon Joël Bouchard, son capitaine Alexandre Alain mérite pleinement ce qui lui arrive.

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