Une escouade spéciale réclamée
Plusieurs familles en quête de réponses souhaitent la création d’un corps policier spécialisé en disparition
Les parents de Marilyn Bergeron, introuvable depuis une décennie, ont reçu hier l’appui de plusieurs familles dans la même situation pour réclamer une escouade provinciale spécialisée dans les disparitions.
Les proches d’ariel Jeffrey Kouakou, ce garçon de 10 ans porté disparu depuis le 12 mars dernier, ont apporté leur soutien, comme d’autres parents d’enfants disparus, à la famille de Marilyn Bergeron, hier, dans une marche qui lui était dédiée à Lévis.
Malgré le mauvais temps, une soixantaine de personnes se sont rassemblées près du Café Dépôt de Saint-romuald, le dernier endroit où la jeune femme a été aperçue en février 2008 à l’âge de 24 ans.
« Jamais nous n’aurions cru devoir vivre tant d’années sans sa présence », a laissé tomber sa mère, Andrée Béchard, qui réclame depuis des années la création d’une escouade provinciale mixte dédiée aux disparitions d’enfants afin de mettre en commun l’expertise des corps policiers provinciaux et municipaux.
« Il est essentiel, en 2018, que nos dirigeants reconnaissent l’importance que peut représenter la disparition d’un être cher dans une famille, peu importe son âge », a-t-elle plaidé.
UNE PÉTITION
Le père d’ariel, Kouadio Frédéric Kouakou, a lui aussi pris la parole pour réclamer une telle brigade spécialisée. L’homme compte d’ailleurs mettre en ligne sur le site de l’assemblée nationale, dans les prochains jours, une pétition allant en ce sens. Il espère récolter 20 000 signatures.
« Ce que nous demandons, c’est simplement qu’il y ait une expertise mixte pour qu’il y ait un transfert d’informations et que tous puissent travailler main dans la main dès le premier moment », a-t-il exprimé.
Des proches de Julie Surprenant, disparue en 1999 à Terrebonne, et de David Fortin, vu pour la dernière fois à Alma en 2009, étaient aussi présents.
« Nous devons continuer de porter la voix de ces enfants, nous devons continuer de lever la voix, on doit s’assurer que nos corps de police, aujourd’hui, ici au Québec, aient tous les effectifs, les ressources, les outils et la formation nécessaires », a insisté la directrice générale d’enfant-retour Québec, Pina Arcamone.
APPUIS POLITIQUES
Le cri du coeur des parents éprouvés a trouvé écho auprès du maire de Lévis, Gilles Lehouillier, qui s’était déplacé pour l’occasion. « Je pense qu’il faudra effectivement assurer une meilleure coordination entre les corps policiers, a-t-il dit sans appuyer formellement une escouade mixte.
« Je sens que c’est une préoccupation très forte dans la population, beaucoup plus qu’avant, et donc je pense qu’il va falloir y travailler très fortement », a-t-il ajouté plus tard, en disant vouloir approcher les organismes concernés.
Le député de Lévis, François Paradis, s’est également dit « très favorable à ce que l’on puisse, de fait, se donner des outils permettant d’enlever ce fardeau de l’attente chez les familles ».