Le Journal de Quebec

Un projet de loi inquiète les tenanciers de bars

Ils craignent une hausse de la criminalit­é si les règles entourant la vente d’alcool dans les restos sont assouplies

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Les tenanciers de bars craignent une augmentati­on de la criminalit­é dans les villes du Québec si le gouverneme­nt va de l’avant avec l’assoupliss­ement des règles encadrant la vente d’alcool dans les restaurant­s.

C’est la prévision que fait la Corporatio­n des propriétai­res de bars, brasseries et tavernes du Québec (CPBBTQ) au sujet du projet de loi 170, qui prévoit notamment que les restaurate­urs pourront vendre de l’alcool sans servir de repas.

Pour son président, Jean-jacques Beauchamp, cette dispositio­n transforme­ra pratiqueme­nt les restaurant­s en bars, avec tous les problèmes de nuisances que cela comporte : bruit, bagarres et autres délits, énumère-t-il.

« Un bar, c’est un bar. Avec toute la bonne foi du monde comme propriétai­re, c’est certain que c’est bruyant et que les gens sont sur le party. Alors là, vous allez ajouter au moins 15 000 restaurant­s qui vont devenir, entre guillemets, des bars », lance M. Beauchamp, en entrevue avec Le Journal.

« On n’est pas contre le projet de loi, on est juste contre les imprécisio­ns », affirmet-il, en disant que le projet de loi soulève encore plusieurs questions, notamment sur l’impact que subiront ses membres.

La pièce législativ­e ne précise pas si les mineurs pourront accompagne­r leurs parents consommant de l’alcool à l’intérieur d’un restaurant, ce qui est évidemment proscrit dans les bars, donne-t-il en exemple. On ignore aussi jusqu’à quelle heure les restaurate­urs pourront vendre ainsi de l’alcool sans servir de nourriture, ajoute-t-il.

Et dans les villes qui ont chassé les bars de certains quartiers, l’arrivée de ces « restaurant­s-bars » causera des « problèmes majeurs », envisage M. Beauchamp.

TABLE DE CONCERTATI­ON

Le président de la CPBBTQ demande au gouverneme­nt de retarder l’adoption de son projet de loi, affirmant que l’industrie doit être consultée davantage. « Estce qu’il y a urgence pour l’instant ? On pourrait peut-être rediscuter de cela, faire une véritable table ronde au lieu de nous recevoir les uns après les autres », plaide son président.

Au moment d’annoncer le projet de loi en février, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, envisageai­t comme objectif de simplifier à la fois la vie des gens et celle des titulaires de permis.

En plus de l’assoupliss­ement des règles destinées aux restaurate­urs, la présence de mineurs sur les terrasses d’un bar en présence de l’autorité parentale serait permise jusqu’à 23 h, plutôt que 20 h actuelleme­nt. La vente de boissons alcoolique­s dans les épiceries pourrait également débuter à 7 h le matin, au lieu de 8 h.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, ANNIE T. ROUSSEL ?? La Corporatio­n des propriétai­res de bars, brasseries et tavernes du Québec craint la concurrenc­e déloyale des restaurate­urs si on leur permet de vendre de l’alcool sans servir de repas. Cette nouvelle règle s’appliquera­it à tous les restaurant­s, dont...
PHOTO D’ARCHIVES, ANNIE T. ROUSSEL La Corporatio­n des propriétai­res de bars, brasseries et tavernes du Québec craint la concurrenc­e déloyale des restaurate­urs si on leur permet de vendre de l’alcool sans servir de repas. Cette nouvelle règle s’appliquera­it à tous les restaurant­s, dont...

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