Voici le véhicule mondial de l’année 2018
Le Volvo XC60, un favori de la marque suédoise, fait peau neuve. Avec sa silhouette élégante, cet utilitaire de taille compacte propose une variété intéressante de mécaniques et un habitacle d’un chic fou.
L’utilitaire de taille compact Volvo XC60 a longtemps été un symbole de résilience. Lancé en 2008, il est apparu à l’époque où la marque suédoise vivotait au sein du groupe Ford, qui en était propriétaire depuis 1999. Il a néanmoins permis aux concessionnaires de la marque d’offrir, avec le XC90, une petite gamme d’utilitaires désirables alors que l’engouement pour ce genre de véhicules prenait une ampleur insoupçonnée.
Le rachat de la marque par le conglomérat chinois Geely, en 2010, a eu un effet d’électrochoc dont on commence à percevoir l’envergure, alors que se multiplient les nouveautés chez ce constructeur. Parmi celles-ci, il y a la seconde génération du XC60, véhicule dont nous avons fait l’essai.
Ce nouveau venu est en vente depuis la fin de l’été dernier. Depuis, il a reçu l’accolade de nombreux groupes de presse à travers le monde, en plus de mériter deux titres très prisés des constructeurs : celui du VUS nord-américain de l’année décerné à Detroit, en janvier, et plus encore, celui de Véhicule mondial de l’année décerné, celui-là, à New York, en avril.
NOUVEAUTÉ ATTENDUE
Des titres appréciés chez Volvo, car il faut se rappeler que cet utilitaire n’avait guère changé depuis son apparition sur le marché. Or, une dizaine d’années sans changement majeur, dans l’industrie automobile, c’est comme une éternité !
Nettement plus moderne, cette nouvelle mouture apporte un vent de fraîcheur chez Volvo en symbolisant la relance de la marque avec certains éléments de design et une conception technique que partage l’ensemble des nouveautés récentes.
Construit en Suède, à l’usine Volvo de Torslanda, le XC60 affiche des formes élégantes, qui ne sont pas sans rappeler le modèle original. Mais sous cette belle robe, la plateforme originale qu’il partageait, entre autres, avec le Land Rover LR2 (Freelander II) et la Ford Fusion a cédé sa place à une nouvelle plateforme « évolutive » baptisée SPA (pour « Scalable Product Architecture »). Introduite en 2012, la nouvelle administration de Volvo l’a développée pour qu’elle serve à un grand nombre de modèles, à commencer par les voitures de la Série 60 (S60 et V60) et celles de la Série 90 (S90 et V90), mais aussi le nouveau XC90 et même la Polestar 1, ce nouveau coupé électrique de haute performance que Volvo s’apprête à commercialiser.
La nouveauté ne s’arrête pas là. Elle s’étend aussi aux groupes motopropulseurs, car toutes les versions de cet utilitaire partagent le même moteur suralimenté à essence, qu’on apprête de trois façons différentes.
Pour le modèle d’entrée de gamme XC60 T5, ce 4-cylindres de 2,0 L doté d’un turbocompresseur produit 250 ch. Pour les modèles T6 de gamme moyenne proposés en versions Inscription, Momentum et R-design, le constructeur lui ajoute un compresseur qui rehausse sa puissance à 316 ch.
Pour les modèles haut de gamme T8, enfin, ce 4-cylindres à turbo et compresseur est jumelé à un moteur électrique de 65 kw alimenté par une batterie au lithium-ion de 10,4 kwh, qui constituent un groupe motopropulseur hybride rechargeable. Fort des 400 ch produits par l’effort combiné de cet ensemble, ce XC60 devient le moins gourmand du lot. Selon des chiffres publiés par le constructeur, il pourrait réaliser une consommation combinée inférieure à 4,0 L/100 km et avoir une autonomie électrique d’environ 27 km. À titre de comparaison, le T6 Inscription que nous avons conduit nous a donné une consommation moyenne de 11,8 L/100 km, cote légèrement supérieure à celle attribuée par le constructeur, soit 10,2 L/100 km.
Soulignons que le moteur T8 sert d’autres modèles électrifiés de Volvo. D’ailleurs, pas plus tard que cette semaine, le constructeur suédois annonçait dans un communiqué son intention d’offrir à partir de 2019 une gamme dont tous les modèles offriront une forme d’électrification (lire : hybride, hybride rechargeable ou électrique) pour arriver, d’ici 2025, à proposer une gamme composée à 50 % de modèles purement et simplement électriques.
BOÎTE AUTOMATIQUE SOUPLE
Entre-temps, tous les groupes motopropulseurs offerts pour le XC60 utilisent une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, avec deux rapports surmultipliés pour favoriser une meilleure consommation. Cette boîte dispose aussi d’un mode manuel de changement de rapport commandé, soit par le levier logé sur la console centrale, soit par des palettes plus pratiques fixées au volant.
Ces moteurs thermiques sont munis d’un système de gestion offrant cinq modes de fonctionnement : Comfort, Eco, Off Road, Dynamic et Individual. Ils modifient le rendement du moteur, de la boîte de vitesses, mais aussi de la servodirection et même de la suspension pneumatique.
Un dispositif d’arrêt-démarrage au ralenti contribue à optimiser leur consommation. Ce dispositif, qui arrête le moteur lorsqu’on immobilise le véhicule, par exemple à un carrefour où les feux viennent de passer au rouge, présente cependant le désavantage de ne pas être très discret et d’imposer un délai (quoique bref) avant que le véhicule ne puisse se remettre en mouvement. Ce système exige donc une certaine acclimatation…
Face à ses rivaux, à commencer par l’audi Q5, le Mercedes-benz GLC et le BMW X3, le trio dominant le créneau des utilitaires compacts de luxe, le XC60 constitue une solution de rechange attrayante par l’agrément de conduite qu’il procure. Son moteur T6 est puissant et souple (0-100 km/h en 5,9 s), sa servodirection est précise, et la suspension masque efficacement les défauts du revêtement. On souhaiterait toute- fois que les freins soient à la hauteur de ces autres systèmes.
L’intérieur convient à quatre adultes de taille moyenne, mais le coffre dispose d’un volume utile légèrement inférieur à celui des modèles rivaux. En revanche, la finition est sans reproche et la dotation alléchante. Le design est à la fois moderne, par exemple, avec cet imposant écran tactile vertical de 9 po, et chic aussi, avec toutes ces belles selleries de cuir et ces finitions en bois qu’offre le constructeur. Le XC60 bénéficie, enfin, d’une excellente protection antirouille, une qualité plus rare qu’on ne l’imagine même dans ce créneau.
Les prix de base des différentes ver-
sions les rendent concurrentielles, c’est vrai. Mais il faut prendre garde, car dans ce créneau les options font rapidement gonfler la facture. L’exemple de la chaîne audio Bowers & Wilkins offerte parmi les options l’illustre éloquemment. Avec ses 15 haut-parleurs et son ampli de 1100 W, elle constitue un véritable régal pour les oreilles.
À 3250 $, elle n’est pas donnée ! Mais voilà, c’est le prix du luxe et de la performance.