Le Journal de Quebec

Il trouve le bonheur dans les truffes après avoir perdu 4,9 M$

- MAGALIE LAPOINTE

SAINT-PIE | Un homme de 55 ans qui a été multimilli­onnaire a touché le fond du baril après avoir perdu 4,9 M$. Il est maintenant plus heureux que jamais en fabriquant des truffes.

Patrick Lacasse, 55 ans, vient d’une famille de la Montérégie qui a fait fortune dans l’industrie du meuble.

Son père et ses deux oncles ont été propriétai­res du Groupe Lacasse jusqu’à ce qu’ils décident de vendre à des Américains en 2000. Le chiffre d’affaires de la compagnie était alors de 120 M$. Ils fabriquaie­nt des meubles et les vendaient aux États-unis.

Patrick Lacasse avait fait fortune en lançant une compagnie qui faisait de la sous-traitance pour le Groupe Lacasse. Il a déjà eu jusqu’à 90 employés sous ses ordres.

MALHEUREUX

Mais lorsque sa famille a vendu à des Américains, il avait toujours le goût de l’entreprene­uriat.

UNE DE NOS MEILLEURES DÉCISIONS Vendre l’entreprise PLI en 2015 pour arrêter l’hémorragie, arrêter de m’enfoncer moralement et financière­ment même si j’étais très attaché à mon entreprise.

Après la crise de 2001, Patrick Lacasse s’est donc relancé en affaires. Toujours dans le domaine des meubles, mais sans son plus important client, ça a été très difficile.

Jamais il n’aura été aussi malheureux. Il avait toujours espoir que l’économie reprendrai­t. Hélas.

« Autant j’ai aimé ce domaine, autant je l’ai haï. Groupe Lacasse était devenu mon compétiteu­r. Les plus petits n’avaient plus leur place », a lancé l’homme de 55 ans.

Ce fut six années de tristesse et de désespoir.

« Ça ne durait pas juste quelques heures ou une journée. Tout était toujours sombre, je ne voyais plus clair. J’avais constammen­t des idées noires », s’est rappelé Patrick Lacasse.

PERTES IMPORTANTE­S

Il a finalement vendu sa compagnie PLI en mars 2015 à un compétiteu­r. Il aura perdu au total 4,9 millions de dollars dans l’aventure, soit la majorité de ses économies. Même si son expérience avait été très négative, il n’a jamais perdu cette envie de faire des affaires.

UNE DE NOS PIRES DÉCISIONS Ne pas fermer mon entreprise à temps. Si j’avais fait une étude de marché, je me serais mieux positionné et j’aurais moins perdu d’argent.

Il a dû convaincre son père pour l’investisse­ment dans une nouvelle entreprise de fabricatio­n de truffes.

Si M. Lacasse a déjà touché le fond du baril, il faut maintenant le voir lorsqu’il parle de sa nouvelle compagnie appelée Truffes Lacasse.

« NOUVEAU GARS »

Le 26 juin 2017, à l’âge de 55 ans et sans jamais avoir terminé son secondaire 5, il s’est relancé en affaires dans la confiserie haut de gamme. Ses yeux scintillen­t lorsqu’il décrit ses truffes préférées à la cannelle ou encore à la cardamome et au gingembre.

« Tout le monde dit que je suis un nouveau gars. Autant avant j’allais travailler de reculons, aujourd’hui je me lève à 5 h du matin et je suis heureux d’aller mettre la main à la pâte », a-t-il ajouté.

L’entreprene­ur est passé de 90 employés à cinq. Il doit encore prendre les décisions pour son entreprise, mais il cuisine tous les jours sa pâte de noix.

« Je fabrique et je vends du bonheur. Je n’ai pas d’intérêt à me retirer prochainem­ent », a conclu M. Lacasse.

UN CONSEIL AUX JEUNES ENTREPRENE­URS Les jeunes veulent souvent que tout arrive rapidement. En business, il faut être persévéran­t, se faire confiance et ne pas se décourager.

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PHOTO MAGALIE LAPOINTE Patrick Lacasse est le seul à connaître la recette de pâte de noix des truffes Lacasse. Il préfère se réveiller à l’aurore pour cuisiner plutôt que de donner la recette à un employé.

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