Sutra, le choc des cultures
Une rencontre entre l’occident et 19 moines Shaolin
Acclamé partout sur la planète, depuis sa création en 2008, Sutra propose une rencontre étonnante et inusitée entre un danseur contemporain et 19 moines Shaolin, spécialistes en kung-fu. Une rencontre entre deux mondes et deux cultures.
Présenté dans 28 pays, ce spectacle de la compagnie londonienne Sandler’s Wells s’amène au Canada pour une série de représentations au Grand Théâtre de Québec (1er mai), au Théâtre Maisonneuve à Montréal (3, 4, 5, 8 et 9 mai), à Toronto (12 mai) et au Centre culturel de l’université de Sherbrooke (15 mai).
TEMPLE DU 5e SIÈCLE
Le spectacle a été créé par le chorégraphe Sidi Larbi Charkaoui à la suite d’un séjour au monastère Shaolin, un temple bouddhiste fondé au Ve siècle, sur le mont Song en Chine.
« Sidi était un peu fatigué de certaines critiques envers la danse contemporaine en Europe et il a choisi de se retirer à cet endroit au milieu des années 2000 », a raconté Ali Thabet, un danseur français qui a participé à la création de Sutra.
Sidi Larbi Charkaoui a ensuite, avec la permission de l’abbé principal, proposé de travailler avec les moines.
« Ils étaient très curieux de notre démarche. Certains ont accepté l’invitation et il y avait toujours un petit moine, curieux, qui regardait les séances d’exploration par les fenêtres. On n’avait aucune idée, à ce moment, du nombre de moines qui participeraient au spectacle », a fait remarquer Ali Thabet.
UN RÉGAL
Au-delà d’une performance jumelant danse contemporaine et les prouesses des moines bouddhistes Shaolin, Ali Thabet précise que Sutra est une rencontre entre deux cultures.
« C’est un spectacle sans langage, mais qui parle. Il n’y a pas de jugement, et on ne favorise pas une vision par rapport à une autre. C’est une confrontation entre deux mondes, qui, de part et d’autre, ont leurs préjugés », a expliqué le danseur de 43 ans, précisant qu’il n’était ni bouddhiste ni croyant.
L’homme aux origines tunisiennes qui était fasciné, plus jeune, par Bruce Lee, les films sur la culture Shaolin et la boxe chinoise avoue avoir vécu une aventure humaine unique et marquante.
« J’ai plongé dans le pot de chocolat et je me suis régalé », a laissé tomber le danseur qui participera aux spectacles de Montréal, Sherbrooke et Toronto et qui sera remplacé, à Québec, par le chorégraphe Sid Larbi Cherkaoui.