Le Journal de Quebec

Scheifele, de l’ombre à la lumière

L’entraîneur des Jets Paul Maurice fait l’éloge de son joueur de centre

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

NASHVILLE | Il n’a pas l’aura des Sidney Crosby, Connor Mcdavid, Anze Kopitar ou Alexander Ovechkin. Même s’il reste encore une grande étoile dans l’ombre à l’extérieur des frontières de Winnipeg, Mark Scheifele vaut son pesant d’or.

À 25 ans, Scheifele a maintenant atteint le statut de l’un des meilleurs joueurs de la LNH. Depuis deux ans, le centre des Jets de Winnipeg produit à un rythme d’un point par rencontre.

Sans des blessures au haut du corps qui l’ont forcé à s’absenter pour 22 matchs cette saison, Scheifele aurait facilement terminé parmi les 20 premiers marqueurs du circuit. En 60 matchs, le centre de 6 pi 3 po et 207 lb a amassé 60 points (23 buts, 37 passes).

L’an dernier, l’ontarien avait connu une campagne encore plus prolifique avec 82 points (32 buts, 50 passes) en 79 rencontres.

« La progressio­n de Mark a été exceptionn­ellement constante depuis ses débuts dans la LNH, a raconté l’entraîneur en chef Paul Maurice à quelques heures du deuxième match contre les Predators de Nashville. Il avait joué quelques matchs avec les Jets à l’âge de 18 et 19 ans, mais il n’avait pas terminé les saisons à Winnipeg en retournant à son équipe junior. »

UNE ÉTAPE À LA FOIS

Maurice a ensuite raconté une anecdote savoureuse pour témoigner de l’importance de la patience dans le développem­ent d’un joueur de talent.

« Il y a quelques années, je travaillai­s de l’autre côté de la clôture dans le monde des communicat­ions, a poursuivi Maurice. Je me rappelle qu’un soir, le débat consistait à savoir si Scheifele représenta­it une déception pour un choix de premier tour puisqu’il avait joué sa dernière année junior à Barrie. Il n’a pas marqué 30 buts à ses 18 ans ou 19 ans dans la LNH. On avait tendance à l’oublier un peu. »

« À ses premières saisons complètes avec les Jets à 20, 21 et 22 ans, il jouait pour une équipe en reconstruc­tion. Il avait de bonnes statistiqu­es, mais ce n’était pas incroyable. Il ne captait donc pas autant l’attention. Mais il n’a jamais cessé de s’améliorer. Aujourd’hui, les gens n’ont pas le choix de le reconnaîtr­e comme l’un des meilleurs de la LNH. »

Avant ses saisons de 61, 82 et 60 points, Scheifele avait obtenu 34 points (2013-2014) et 49 points (2014-2015).

En conversati­on avec Le Journal samedi matin, le directeur général Kevin Cheveldayo­ff avait également rappelé que la patience constituai­t une arme cruciale dans le développem­ent des jeunes joueurs. Le sympathiqu­e DG disait aussi qu’il ne fallait pas commettre l’erreur de sauter des étapes.

Scheifele en est un très bon exemple.

SIX BUTS DÉJÀ

Scheifele joue un rôle clé dans les succès des Jets en séries. Le tout premier choix de l’histoire des Jets 2.0 a marqué six buts et récolté sept points à ses six premiers matchs avant la partie d’hier. Il forme un trio très dangereux avec Kyle Connor et Blake Wheeler.

« Il y a des moments où tout fonctionne bien, a simplement dit Scheifele. C’est le cas en ce moment. J’ai des chances et je réussis à en profiter. Mais mes coéquipier­s me facilitent la vie. Kyle et Blake sont deux ailiers phénoménau­x. Je veux juste jouer de la bonne façon, je me concentre autant sur mon jeu offensif que défensif. Quand tu joues bien dans ton territoire, tu finis par générer de l’attaque. »

Scheifele n’attirera jamais l’attention avec ses déclaratio­ns. Il parle toujours de l’équipe avant lui. Il n’a pas l’assurance ou le brin d’arrogance de l’autre grande étoile des Jets, le jeune Patrik Laine.

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PHOTO AFP Mark Scheifele après avoir marqué un but dans le premier match de la série contre les Predators, vendredi.
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