Le Journal de Quebec

Vague de départs au Parti libéral

Les élus en place depuis longtemps ont été encouragés à faire place à la relève

- GENEVIÈVE LAJOIE ET PATRICK BELLEROSE

C’est l’hécatombe au Parti libéral : une quinzaine d’élus ne seront pas candidats aux prochaines élections.

Laurent Lessard s’est ajouté à la longue liste de ministres et députés qui quitteront la scène politique au terme de leur mandat. Selon nos informatio­ns, le ministre de l’agricultur­e a pris sa décision depuis plusieurs semaines déjà.

Interrogé à l’entrée du caucus libéral hier, le principal concerné a toutefois refusé de confirmer ces informatio­ns, se disant toujours en réflexion.

« Ma réflexion n’est pas terminée, et quand je l’aurai faite, je vais choisir les moyens appropriés [pour vous l’annoncer]. Après 15 ans [en politique active], c’est normal que je me pose la question », a-t-il indiqué hier en mêlée de presse.

Le ministre de l’immigratio­n, David Heurtel, pourrait également lancer la serviette. Ce dernier a toutefois refusé de répondre aux questions hier, ignorant les journalist­es.

Ces départs s’ajoutent à ceux des ministres Martin Coiteux, Jean-marc Fournier et Stéphanie Vallée, et des nombreux députés libéraux qui ont déjà annoncé qu’ils ne solliciter­ont pas un autre mandat.

La ministre Julie Boulet a refusé de commenter les rumeurs disant qu’elle songe à ne pas être sur les rangs au prochain scrutin.

COUP DE BALAI

Le PLQ souhaite présenter une équipe plus jeune et renouvelée aux prochaines élections générales. Un bon coup de balai était donc souhaitabl­e, convienton chez les stratèges libéraux.

Les élus en place depuis bon nombre d’années ont été gentiment encouragés à faire place à la relève.

La disparitio­n de la prime de transition pour les politicien­s qui quittent leur poste en cours de mandat pèse également dans la balance pour plusieurs députés, qui n’ont pas les moyens de s’en passer.

Les départs de Martin Coiteux et possibleme­nt de David Heurtel, deux ministres qui ne sont pas associés à l’ère Charest, n’étaient toutefois pas dans les plans, admet-on.

Mais à quelque chose, malheur est bon : deux châteaux forts libéraux seront vraisembla­blement disponible­s pour des candidats vedettes.

« LA MEILLEURE ÉQUIPE »

À l’entrée de son caucus hier matin, le premier ministre Philippe Couillard a refusé de faire un lien entre ces départs et une baisse du moral des troupes à la suite de sondages défavorabl­es. « Non, vous avez ça chaque fois qu’il y a une élection, a dit le chef du PLQ. Je dirais qu’en 2014, j’avais de loin la meilleure équipe sur la glace. Ce sera la même chose en 2018. »

« Vous savez, la politique, c’est un parcours qui est exigeant et difficile pour les personnes, pour ceux qui les entourent », a-t-il ajouté.

« FIN DE RÉGIME »

Du côté de l’opposition, le chef péquiste estime que ces départs évoquent une « fin de régime » libéral.

« Il y a quelque chose de malsain dans cette équipe qui fait en sorte que les gens sont prêts à partir en nombre assez considérab­le », a soutenu Jean-françois Lisée.

En tête dans les sondages, la CAQ a fait preuve de retenue dans ses commentair­es sur la vague de départs au PLQ.

« Ces députés ont fait le travail qui leur a été demandé. Est-ce qu’ils ne souhaitent pas continuer de travailler pour Philippe Couillard? Je ne le sais pas. C’est à eux qu’il faudrait poser la question », a commenté le député caquiste François Bonnardel.

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PHILIPPE COUILLARD Premier ministre du Québec

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