La saignée libérale
Pendant des siècles, les médecins pratiquaient la « saignée » de leurs patients pour, pensaient-ils, les guérir. Ce qui, bien évidemment, ne faisait qu’aggraver leur état.
Dirigé par un médecin, le gouvernement libéral subit maintenant sa propre saignée. Une belle ironie. En plus de quelques députés, plusieurs ministres ne se représenteraient pas, dont JeanMarc Fournier, Martin Coiteux, Stéphanie Vallée, voire aussi possiblement Laurent Lessard et David Heurtel.
Tous ont leurs raisons personnelles. Sur le plan politique, ils ont cependant les mêmes craintes en commun.
SORTIE
Le PLQ étant devancé par la CAQ, la première est d’être réélu dans son comté pour se retrouver dans l’opposition. Les élus n’ayant plus droit à leur allocation de transition de plus 100 000 $ s’ils partent au cours d’un mandat sans raison sérieuse, être réélu tout en poirotant dans l’opposition devient une malédiction financière.
La seconde crainte est de perdre leurs pouvoirs et privilèges de ministres, de même que le salaire alléchant venant avec. La troisième est de perdre son comté à l’élection du 1er octobre et se réveiller gros Jean comme devant.
Or, si le PLQ naviguait paisiblement vers une 5e victoire électorale en 15 ans, ces libéraux se précipiteraient pas mal moins vite vers la sortie. À moins, bien sûr, que Philippe Couillard n’ait une belle brochette cachée de brillants candidats pour prendre leur place.
BROCHETTE CACHÉE ?
Hier, il s’est d’ailleurs écrié que son parti était en plein « renouveau ». Autant de départs – et il y en aura d’autres – sont néanmoins le meilleur indicateur possible d’une inquiétude profonde de perdre les élections.
Comme quoi c’est une chose de traiter ses adversaires de xénophobes pour consolider sa base anglophone qui, de toute manière, en est déjà persuadée. À l’opposé, de penser qu’en le faisant le PLQ renforcerait aussi ses appuis faméliques chez les francophones montre à quel point le premier ministre est déconnecté de sa propre population.