Le Journal de Quebec

Un foulard de pirate sur son permis de conduire

La femme se dit une adepte du pastafaris­me

- MICHAËL NGUYEN

Une Montréalai­se qui voulait porter un foulard de pirate sur son permis de conduire au nom d’une croyance originale a finalement atteint son objectif, même si la SAAQ clame qu’il s’agit d’une erreur.

« Tout s’est bien passé, c’est un grand jour », s’est exclamée hier Isabelle Narayana en entrevue au Journal.

Mme Narayana, qui travaille comme col bleu pour la Ville de Montréal, réclamait depuis des années le droit de porter son foulard de pirate, symbole important du pastafaris­me, une croyance originale qui vénère le « Monstre du spaghetti volant ».

Ce culte fait occasionne­llement parler de lui en raison d’adeptes qui prennent leur photo d’identité avec une passoire sur la tête, en invoquant des motifs religieux.

UN HIJAB

« Dans mon cas, je n’ai pas voulu mettre la passoire parce que je ne voulais pas être ostentatoi­re et déranger », dit Mme Narayana.

Le combat de la quinquagén­aire avait commencé en 2014, quand elle a saisi les tribunaux pour forcer la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) à lui autoriser le port du foulard.

Un juge l’avait déboutée, en disant douter que le pastafaris­me soit « une immense farce qui a pour but de se moquer des religions ».

« J’ai donc pris ma photo avec un hijab, alors que je ne suis pas musulmane », a-telle expliqué avec le sourire.

ERREUR DE LA SAAQ

Si Mme Narayana a finalement réussi à avoir son permis de conduire la montrant avec un foulard de pirate, elle devra toutefois retourner prendre une nouvelle photo. Mise au courant de la situation par Le Journal, la SAAQ a affirmé qu’il s’agissait d’une erreur.

Le porte-parole Mario Vaillancou­rt explique que les employés de la SAAQ présument de la bonne foi des gens qui demandent un accommodem­ent, mais que parfois des personnes de « mauvaise foi évidente passent entre les mailles ».

« On va lui envoyer une lettre pour qu’elle reprenne sa photo, et un rappel des règles sera fait au personnel », a-t-il ajouté.

Mme Narayana, de son côté, affirme que le pastafaris­me est une vraie religion « encore peu connue, comme le christiani­sme à ses débuts ».

« La preuve qu’on est une religion, c’est qu’on est persécuté », dit-elle en souriant.

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PHOTO MICHAËL NGUYEN Isabelle Narayana semble bien fière de montrer la photo sur son permis de conduire avec un foulard de pirate sur la tête.

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