Le Journal de Quebec

Faire des affaires d’or sur Airbnb

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Le statut de Superhost sur la plateforme Airbnb permet de générer un revenu annuel moyen dans les cinq chiffres.

C’est ce qu’affirmait à la mi-avril la firme de recherches AIRDNA. Ainsi, un hôte qui obtient le statut de Superhost voit son revenu moyen par jour de location bondir de 60 % par rapport aux hôtes ordinaires. AIRDNA a constaté que les Superhosts peuvent dégager un revenu annuel moyen jusqu’à 30 000 $ US, comparativ­ement à un peu moins de 20 000 $ US pour les hôtes ordinaires.

Le taux d’occupation moyen de ces derniers est de 26 %. Celui des Superhosts : 47 %. Par contre, ces derniers facturent en moyenne 153 $ US par nuitée, contre 170 $ US pour les hôtes ordinaires. Ce qui confirme que les Superhosts maîtrisent avec brio la tarificati­on dynamique (ajuster les tarifs en fonction des périodes plus ou moins achalandée­s).

TAUX DE RÉSERVATIO­N ÉLEVÉ

Les Superhosts ont en moyenne 126 vues hebdomadai­res de leurs inscriptio­ns, contre 120 pour les hôtes ordinaires, toujours selon AIRDNA. Les Superhosts gagnent 60 % plus que les hôtes ordinaires par jour de location disponible et ont un taux de réservatio­n deux fois plus élevé que les hôtes ordinaires.

Mais ce statut ne s’obtient pas facilement. AIRDNA a éliminé de son étude toutes les propriétés disponible­s pour moins de six mois en 2017. Des 2,2 millions d’hôtes restants, 392 000 étaient des Superhosts (19,4 % du total).

Même les hôtes ordinaires peuvent générer des revenus appréciabl­es avec leur propriété. Airbnb indique sur sa plateforme que, selon ses propres statistiqu­es, un membre de Montréal peut gagner jusqu’à 1551 $ par mois en devenant hôte s’il loue un logement entier à quatre personnes, à un taux d’occupation de 50 %.

Airbnb prend la peine d’ajouter que ces résultats peuvent varier en fonction de la législatio­n locale. En effet, de nombreux citoyens, groupes communauta­ires et élus considèren­t qu’airbnb affecte la qualité de vie des propriétai­res ou locataires de plusieurs quartiers de Montréal et Québec. Ils considèren­t que cette plateforme pousse à la hausse les prix des loyers et diminue la disponibil­ité des logements loués à long terme. Ils réclament un encadremen­t plus poussé, voire l’interdicti­on de cette plateforme dans certains secteurs.

MONTRÉAL DANS LE TOP 3

Montréal est en troisième place mondiale pour les revenus tirés de la location d’une propriété sur Airbnb, selon des chiffres des firmes AIRDNA et Num-beo, repris par Forbes. Fin 2016, une propriété d’un lit générait un revenu mensuel moyen de 719 $ US, comparativ­ement à 787 $ US à Barcelone, le numéro un mondial.

Sur la base des revenus annuels moyens de tous les hôtes des 25 villes présentant le plus d’inscriptio­ns dans le monde, Barcelone domine avec 24 602 $ US, suivie de Prague (14 572 $ US) et Montréal (16 905 $ US). Montréal bat ainsi des villes comme Los Angeles, Berlin, Lisbonne, Paris, Rio, Rome, Toronto, Londres, Tokyo, New York et Shanghai, rapporte Forbes.

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