Le gouvernement fédéral veut changer les règles à la frontière
Ottawa veut que l’entente sur les pays sûrs s’applique à l’ensemble de la frontière
OTTAWA | Les États-unis étudient une proposition du Canada qui souhaite changer des règles entre les deux pays afin de freiner l’afflux de migrants à la frontière, mais le gouvernement Trudeau a aussitôt baissé les attentes en parlant de « discussions très préliminaires ».
Une certaine confusion régnait dans les rangs libéraux, hier, après que les autorités américaines eurent confirmé qu’ils étudiaient une proposition du Canada qui veut revoir les règles entourant la gestion des migrants à sa frontière.
« Le département de la Sécurité intérieure des États-unis étudie actuellement la proposition faite par le Canada de modifier l’entente sur les tiers pays sûrs, mais nous n’avons aucune décision à annoncer pour l’instant », a confirmé une porte-parole américaine.
Cette entente oblige les migrants en provenance des États-unis à se faire arrêter à des points d’entrée irréguliers – comme sur le chemin Roxham – s’ils souhaitent présenter une demande d’asile au Canada. À un poste-frontière normal, les réfugiés du sud de la frontière sont systématiquement refusés, puisque les États-unis sont considérés selon cet accord comme étant un pays « sûr ».
Selon Reuters, les autorités canadiennes souhaitent que l’entente s’applique maintenant à l’ensemble de la frontière avec les États-unis, quel que soit le point d’entrée.
Cela permettrait aux autorités canadiennes de refuser l’entrée aux migrants. Mais le Canada doit d’abord convaincre les autorités américaines de s’occuper des réfugiés refoulés. Les discussions achopperaient sur ce point, selon l’agence de presse.
NÉGOS ARDUES
Ottawa chercherait depuis septembre dernier à renégocier l’entente, selon Reuters. Mais tout au long de la journée d’hier, les libéraux ont minimisé l’ampleur des discussions. Le ministre fédéral de l’immigration, Ahmed Hussen, a souligné qu’aucune « négociation officielle » n’est en cours entre les deux pays, sans nier formellement la version américaine.
« Nous parlons ensemble de tous les aspects touchant à la frontière, et cela inclut l’entente sur les tiers pays sûrs », a-t-il dit.