Le choc des titans en quatre temps
WINNIPEG | Les finales de division de la Ligue nationale de hockey offrent du jeu époustouflant. On a l’impression d’assister à quatre finales de la coupe Stanley simultanément. La formule ne fait pas l’unanimité cependant, car quatre excellentes équipes tomberont en vacances à la fin de la deuxième ronde des séries.
C’est dommage, effectivement, lorsque vos favoris ont connu une saison à tout casser. Les Predators de Nashville avec 117 points, les Jets de Winnipeg avec 114 points, le Lightning de Tampa Bay avec 113 points et les Bruins de Boston ont amassé plus de 110 points au classement durant le calendrier régulier.
Les Golden Knights de Vegas, cinquièmes au classement général, ont pour leur part établi un record pour une équipe de l’expansion avec une récolte de 109 points. Ce n’est pas rien.
Au moins deux de ces formations iront néanmoins rejoindre les 23 équipes dont la saison est terminée avec encore plus d’un mois à faire aux séries. Le système fait les choses ainsi et tout le monde s’y conforme, que ça leur plaise ou pas.
EFFET D’ENTRAÎNEMENT
Qu’en pense Paul Maurice ? « Ça ne me pose absolument aucun problème que les deux équipes ayant terminé première et deuxième au classement général s’affrontent en deuxième ronde », répond l’entraîneur des Jets en faisant référence à la confrontation entre son équipe et les Predators.
« Les amateurs réguliers seront toujours au rendez-vous dans les séries, peu importe les équipes qui se rencontrent. Mais je pense que l’auditoire va augmenter en cours de route vers la finale en raison de la grande qualité du spectacle que l’on observe actuellement. »
« On assiste à du hockey rapide et spectaculaire six semaines avant la tenue de la finale de la coupe Stanley. Je ne parle pas seulement de notre série. Il en est de même pour celle entre les Sharks et les Golden Knights et les deux séries dans l’est entre le Lightning et les Bruins et les Penguins contre les Capitals. »
« En définitive, je vous dirai que, oui, j’aime la formule des séries... pourvu qu’on reste dans la course ! »
PAS DE FORMULE IDÉALE
Son expérimenté joueur de centre Paul Stastny n’a pas d’objection non plus.
« Il n’existe pas de concept idéal », pense le fils de l’ancienne grande vedette des Nordiques.
« Quand j’évoluais avec les Blues de St. Louis, j’avais l’impression de revoir les Red Wings de Detroit tous les ans en deuxième ronde sous la formule précédente. »
« C’était à l’époque où chaque association était composée de trois divisions et que les équipes de tête de chacune d’elles accaparaient les trois premières positions au classement de l’association. Les Blues terminaient toujours quatrièmes ou cinquièmes et on tombait toujours sur les Red Wings au deuxième tour. »
« On espère parfois ne pas avoir à affronter certaines équipes en séries, avoue Stastny. Mais pour aller jusqu’au bout, on doit vaincre tous les adversaires qui se trouvent sur notre chemin. »
On ne choisit pas ses adversaires, effectivement. S’il y a une chose, la satisfaction doit être encore plus grande quand vous battez une équipe redoutable ou que vous venez à bout d’un adversaire qui vous a donné du fil à retordre durant la saison.
L’OUEST DÉSAVANTAGÉ
Le directeur général des Predators, David Poile, apporte un autre point de vue sur la question.
« Les équipes de l’est sont avantagées par l’aspect géographique, dit-il. Les choses sont toujours plus difficiles pour celles de l’ouest, indépendamment de la formule en vigueur. »
« Si on voulait laisser tomber les rivalités de division pour retourner au concept qui regroupait les huit premières équipes de chaque association, la logique voudrait que le calendrier soit équilibré. On dispute en ce moment plus de matchs contre les équipes de notre division. »
Il y a deux ans, à titre de première équipe repêchée (septième rang), les Predators s’étaient mesurés aux Ducks d’anaheim, deuxièmes dans l’ouest. Ils l’avaient emporté en sept matchs. Mais en raison d’un déséquilibre entre les équipes des divisions Centrale et Pacifique, ils avaient eu à retourner en Californie en deuxième ronde pour affronter les Sharks de Jose, qui l’avaient emporté en sept rencontres.
« La formule actuelle permet aux équipes de l’ouest de disputer au moins une série contre des rivaux de division », souligne Poile.
« L’an dernier, on a affronté les Blackhawks de Chicago et les Blues de St. Louis lors des deux premières rondes. Si on voulait débattre de la question, on pourrait toujours dire que l’ouest est victime d’une injustice. Mais je ne saurais dire quelle pourrait être la solution idéale. »