Frank Zampino acquitté sur toute la ligne
L’UPAC a enquêté quatre ans sur le projet du Faubourg Contrecoeur
Quatre ans d’enquête, 56 témoins et 350 documents n’ont pas suffi à établir une quelconque fraude de l’ex-président du comité exécutif de Montréal Frank Zampino dans le scandale du Faubourg Contrecoeur, qui a ainsi été acquitté.
« Un verdict […] doit reposer sur des faits tangibles et concrets plutôt que sur des possibilités, des probabilités ou des impressions », a sévèrement rappelé le juge Yvan Poulin, hier, au palais de justice de Montréal.
Frank Zampino a ainsi gagné sur toute la ligne, lui qui était accusé de fraude, d’abus de confiance et de complot dans l’un des pires scandales imputés à l’administration de l’ex-maire Gérald Tremblay.
L’entrepreneur Paolo Catania, Martin D’aoust, André Fortin, Pascal Patrice et Pasquale Fedele ont aussi été acquittés.
Selon la Couronne, les accusés avaient mis en place un stratagème permettant de favoriser Les Constructions Frank Catania durant le processus d’appel d’offres pour le projet immobilier du Faubourg Contrecoeur, entre 2005 et 2008.
Il leur avait aussi été reproché d’avoir vendu pour une somme modique les terrains de la Ville.
Sauf que toute la preuve amassée par l’unité permanente anticorruption (UPAC) et présentée en deux ans par la Couronne n’a pas été suffisante.
« La participation des accusés à de telles infractions relève d’hypothèses », a dit le juge.
Une partie du blâme a été jetée sur Martial Fillion, un ancien dirigeant de la société paramunicipale SHDM, décédé depuis.
ÉCHEC
Le verdict d’acquittement des six accusés peut ainsi donner une impression d’échec de L’UPAC, d’autant plus qu’en 2015, son grand patron Robert Lafrenière avait déclaré au journal Le Devoir que ce procès était « emblématique » et qu’il représentait un « moment charnière » pour L’UPAC.
Malgré l’acquittement, la Couronne maintient être sans reproche.
« Nous avons présenté une preuve complète et suffisante », a commenté la procureure Nicole Martineau.
Tout comme L’UPAC l’a fait hier, la procureure a dit « respecter la décision » du juge.
SATISFACTION
Zampino, de son côté, a déclaré par la voix de son avocate être « soulagé » de son acquittement.
« Il a toujours clamé son innocence, a déclaré Me Isabel Schurman. Il déplore les délais, ç’a causé un stress émotif et financier important à sa famille. Il croit encore qu’il n’aurait jamais dû être accusé. »
L’ex-maire Tremblay, qui avait qualifié Zampino de « bras droit exceptionnel » lors du procès, n’a pas souhaité commenter lorsque joint par Le Journal hier.