Des professeurs et techniciens laissés à eux-mêmes
Le numérique a beau prendre de plus en plus de place dans les écoles, la formation du personnel et le soutien informatique en cas de pépin sont déficients.
« Dans le réseau de la santé, on ne penserait jamais implanter un nouveau type de pompe pour soigner les patients sans former les gens avant. Pourquoi est-ce qu’on tolère cela en éducation ? » se demande Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
La CSQ a dévoilé hier un sondage sur le numérique à l’école auquel ont répondu 9000 travailleurs du milieu de l’éducation, dont plus de 5200 enseignants.
Presque tous (97 %) se disent favorables au numérique.
Reste que la majorité considère manquer de temps (77 %) et de formation (67 %) pour apprivoiser les TBI, tablettes électroniques, logiciels et autres outils numériques.
PAS PAYÉS
Dans 82 % des cas, la seule formation qui leur est offerte n’est pas payée et doit être suivie en dehors des heures de travail.
Le hic, c’est que les enseignants travaillent déjà beaucoup à la maison pour corriger et planifier leurs cours, explique Mme Chabot.
Pendant que les outils numériques se multiplient, le nombre de techniciens ne suit pas. Plus de 60 % des répondants trouvent ainsi que le soutien technique est insuffisant.
« Quand j’ai commencé à travailler il y a 20 ans, on [était responsable] d’environ 500 appareils chacun. Aujourd’hui, c’est 1200 », illustre un technicien informatique de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île, qui préfère garder l’anonymat.
INQUIÉTUDE
« Aujourd’hui, à la veille du dévoilement [...] du plan numérique en éducation, nous sommes inquiets concernant notre capacité de supporter d’autres équipements sans l’ajout de ressources techniques », abonde Christian Buteau, de la Commission scolaire de la Beauce-etchemin.