Le Journal de Quebec

VICTIME DE SON SUCCÈS ?

Patrice Bergeron semble être ciblé par les juges de lignes

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m c jonathan. bernier @quebecorme­dia.com

BOSTON | Comme c’est le cas tous les printemps, la façon dont les matchs sont arbitrés est loin de faire l’unanimité. Toutefois, s’il y a un aspect où on ne peut reprocher aux hommes zébrés de manquer de constance, c’est dans le cercle des mises en jeu.

Parlez-en à Patrice Bergeron. Une recherche exhaustive effectuée par le collègue Fluto Shinzawa, pour la branche bostonienn­e de Theathleti­c, a démontré que le Québécois avait été expulsé de ces duels à 23 reprises lors des huit premiers matchs (avant celui de mercredi) auxquels il a pris part depuis le début du tournoi printanier. Que lui reproche-t-on exactement ? « On ne sait pas trop. On a demandé des explicatio­ns à la Ligue, a souligné Bruce Cassidy. C’est certaineme­nt très frustrant pour Patrice. En tout cas, je serais frustré si j’étais à sa place. »

Et comment ! Lorsqu’on sait à quel point Bergeron est efficace dans le cercle des mises au jeu, l’expulser aussi fréquemmen­t revient pratiqueme­nt à lui enlever son pain et son beurre.

Au cours des neuf dernières saisons, le taux de succès de Bergeron dans le cercle des mises en jeu ne s’est jamais situé en deçà de 56,6 %. Trois fois, il a atteint le seuil des 60 %.

QUESTIONS SANS RÉPONSES

L’athlète de L’ancienne-lorette serait-il victime de son succès ?

« Je me suis posé des questions. Je me suis demandé ce que je pouvais modifier et ajuster. C’est à moi de trouver le moyen d’être meilleur. On sait que la possession de la rondelle, ça part des mises en jeu. Alors, c’est un aspect du jeu qui est très important. »

Autre hypothèse. On dit souvent que les meilleurs joueurs de centre sont ceux qui parviennen­t à franchir la limite de ce qui est permis sans se faire prendre.

Est-ce que c’est ce que l’attaquant de 32 ans est parvenu à faire au cours de toutes ces années ? Par conséquent, les juges de lignes l’auraient-ils plus à l’oeil ?

« Il est clairement ciblé », a soutenu l’entraîneur des Bruins.

LA LOI DU PLUS FORT

Puisque Bergeron ne sait plus trop à quoi s’en tenir, il a, lors de certains matchs, vu son efficacité être affectée. Quatre fois en neuf rencontres, donc près d’un match sur deux, il a gagné moins de 50 % de ses mises en jeu. Des difficulté­s qu’il n’avait rencontrée­s qu’à 15 occasions lors de ses 64 joutes de saisons régulières (23,4 % des matchs).

D’ailleurs, Bergeron n’hésite pas à prêcher pour un peu plus de liberté. Il est d’avis que dans ce domaine, la loi du plus fort devrait dominer.

« Les mises en jeu, c’est une compétitio­n, un aspect du jeu que tu veux gagner. On est dans les séries éliminatoi­res, tu veux commencer avec la rondelle. C’est un élément que j’ai l’impression qu’on oublie parfois. Ça reste une bataille à un contre un et ça devrait demeurer comme ça », a-t-il soutenu.

Reste à voir maintenant si les juges de lignes continuero­nt à maintenir la ligne dure.

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Depuis le début des séries, Patrice Bergeron a été expulsé du cercle des mises au jeu à 23 reprises. PHOTO AFP
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