Le Journal de Quebec

Retour sur une lettre à Joseph Facal

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Je réagis positiveme­nt aux propos de Jeanne Saint-jean qui adressait une missive à Joseph Facal via votre Courrier. Son sujet touchait principale­ment la promotion de la culture canadienne-française que la Société Saint-jean-baptiste, sous l’inspiratio­n de René Lévesque, avait abandonnée selon elle, à partir du moment où elle avait décidé de donner la fête de la Saint-jean à tous les Québécois de quelque origine qu’ils soient.

Nous sommes cependant déçus, Madame Deschâtele­ts, quand vous dites: « Cette fête en reste une de conscienti­sation de l’importance de parler la langue française et de la célébrer comme une distinctio­n territoria­le. » Comme vous êtes sans aucun doute une Québécoise de souche, je vais vous rafraîchir la mémoire.

Quand Madame Saint-jean fait allusion à cette « fête nationale volée » par le mouvement de la SSSJB, on la comprend très bien. Parce qu’il faut aussi regarder les choses du point de vue des francophon­es du Canada anglais. Pour les francophon­es qui vivent hors du Québec, nous sommes trop souvent perçus depuis ce temps comme des séparatist­es. Oui, j’ose dire le gros mot!

Lorsqu’elle fait référence à René Lévesque, elle indique que cet homme a volé la fête nationale des francophon­es du Canada pour en faire la fête nationale du Québec tel que lui le voyait ce Québec: séparé. La fête de la Saint-jean n’a plus jamais été la même ensuite. Son défilé qui était un événement grandiose pour toute la communauté canadienne-française a perdu toutes ses plumes. Heureuseme­nt que les Franco-ontariens, même encore aujourd’hui et malgré le spectre de la séparation qui planait autrefois à propos du Québec, sont encore fiers de leur langue, de leur culture et de leur patrimoine. Jean-françois Raynault, Gatineau

Et en quoi cela les empêche-t-il, tous ces francophon­es hors Québec, de s’en faire une fête de la Saint-jean à eux si l’aura qui recouvre la nôtre ne leur plaît pas? Et entre vous et moi, la volonté de réunir pour la fête nationale autant les « de souche » que les « Québécois de toutes origines », est une preuve d’ouverture qui englobe tout autant les francophon­es hors Québec. Quant aux Anglo-canadiens, s’ils ne sont pas capables de la voir cette ouverture, il y a de quoi se poser des questions sur la leur.

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