Le Journal de Quebec

Sans rancune, dit l’artiste

Le sculpteur du « cube blanc » se dit ravi que son oeuvre soit reconstrui­te

- STÉPHANIE MARTIN

La renaissanc­e du « cube blanc » réjouit son créateur, Jean-pierre Raynaud. Même s’il reste marqué par cette « aventure malheureus­e », il ne garde pas rancune au maire de Québec.

Le sculpteur avait visité le parc de l’amérique-française lors de son passage à Québec, en septembre dernier.

Il voit d’un bon oeil l’installati­on de son oeuvre Autoportra­it à quelques pas du Grand Théâtre, avec sa future enveloppe de verre.

« L’oeuvre sera en contact avec un lieu culturel. Vous me parlez de cette apparition du verre dans la restaurati­on, je pense que ça peut être un plus parce qu’à ce moment-là elle ne sera pas seule. Elle aura un accompagne­ment dans la modernité. »

« FIERTÉ »

La sculpture sera volontaire­ment plus grande, explique-t-il.

« C’était pour des raisons de fierté. Comme elle a été détruite malencontr­eusement par le maire de Québec, j’ai voulu signaler par là que je ne faiblissai­s pas devant cette entreprise-là. Et que je marquais un peu mon terrain. Sur le plan philosophi­que, c’était important de ne pas être plus petit. J’ai osé la faire un peu plus grande. »

Il se défend cependant de nourrir de la rancoeur envers M. Labeaume, qui a autorisé la démolition de l’oeuvre Dialogue avec l’histoire, qui trônait à la place de Paris, pour des raisons de sécurité.

« La rancune, il faut passer à autre chose. J’ai pris acte de la façon dont les choses se sont faites, mais vous savez, je ne suis pas un jeune artiste. J’ai 80 ans. J’ai déjà été encensé, adoré et malmené dans le milieu de l’art et dans le monde. Pour moi, c’est une aventure qui a été malheureus­e. »

PAS DE DEMANDE D’EXCUSES

M. Raynaud sera présent à Québec en septembre pour l’inaugurati­on de son oeuvre au parc de l’amérique-française.

Il risque fort d’y croiser le maire de Québec, puisque la Ville contribue à la hauteur de 50 000 $ pour l’installati­on de la sculpture.

« Ce sera un jour exceptionn­el. Ce sera un moment important. Je reste sur mes positions, mais je ne me mettrai pas dans une position conflictue­lle. S’il a une bonne volonté, je ne lui demande pas d’excuses. Je lui demande d’avoir pris acte de cette situation. Ça devrait bien se passer diplomatiq­uement. Il faut préserver la diplomatie. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, STÉPHANIE MARTIN ?? En 2015, Le Journal avait rencontré l’artiste Jeanpierre Raynaud, dans son atelier de Paris quelques mois après la démolition de son oeuvre Dialogue avec l’histoire. Il se disait « trahi » par la Ville de Québec et qualifiait le maire de « grossier...
PHOTO D’ARCHIVES, STÉPHANIE MARTIN En 2015, Le Journal avait rencontré l’artiste Jeanpierre Raynaud, dans son atelier de Paris quelques mois après la démolition de son oeuvre Dialogue avec l’histoire. Il se disait « trahi » par la Ville de Québec et qualifiait le maire de « grossier...

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