Sans rancune, dit l’artiste
Le sculpteur du « cube blanc » se dit ravi que son oeuvre soit reconstruite
La renaissance du « cube blanc » réjouit son créateur, Jean-pierre Raynaud. Même s’il reste marqué par cette « aventure malheureuse », il ne garde pas rancune au maire de Québec.
Le sculpteur avait visité le parc de l’amérique-française lors de son passage à Québec, en septembre dernier.
Il voit d’un bon oeil l’installation de son oeuvre Autoportrait à quelques pas du Grand Théâtre, avec sa future enveloppe de verre.
« L’oeuvre sera en contact avec un lieu culturel. Vous me parlez de cette apparition du verre dans la restauration, je pense que ça peut être un plus parce qu’à ce moment-là elle ne sera pas seule. Elle aura un accompagnement dans la modernité. »
« FIERTÉ »
La sculpture sera volontairement plus grande, explique-t-il.
« C’était pour des raisons de fierté. Comme elle a été détruite malencontreusement par le maire de Québec, j’ai voulu signaler par là que je ne faiblissais pas devant cette entreprise-là. Et que je marquais un peu mon terrain. Sur le plan philosophique, c’était important de ne pas être plus petit. J’ai osé la faire un peu plus grande. »
Il se défend cependant de nourrir de la rancoeur envers M. Labeaume, qui a autorisé la démolition de l’oeuvre Dialogue avec l’histoire, qui trônait à la place de Paris, pour des raisons de sécurité.
« La rancune, il faut passer à autre chose. J’ai pris acte de la façon dont les choses se sont faites, mais vous savez, je ne suis pas un jeune artiste. J’ai 80 ans. J’ai déjà été encensé, adoré et malmené dans le milieu de l’art et dans le monde. Pour moi, c’est une aventure qui a été malheureuse. »
PAS DE DEMANDE D’EXCUSES
M. Raynaud sera présent à Québec en septembre pour l’inauguration de son oeuvre au parc de l’amérique-française.
Il risque fort d’y croiser le maire de Québec, puisque la Ville contribue à la hauteur de 50 000 $ pour l’installation de la sculpture.
« Ce sera un jour exceptionnel. Ce sera un moment important. Je reste sur mes positions, mais je ne me mettrai pas dans une position conflictuelle. S’il a une bonne volonté, je ne lui demande pas d’excuses. Je lui demande d’avoir pris acte de cette situation. Ça devrait bien se passer diplomatiquement. Il faut préserver la diplomatie. »