Le Journal de Quebec

Les polluants d’ozone en hausse

- NICOLAS LACHANCE

SAGUENAY | Les polluants d’ozone ont augmenté de 50 % dans l’air au Québec ces dernières années, ce qui alimente la présence de smog dans les villes et les problèmes respiratoi­res.

« On voit qu’il y a une détériorat­ion », souligne Jean-philippe Gilbert, du départemen­t de géographie de l’université Laval et auteur de l’étude.

« Il y a de plus en plus de polluants d’ozone qui se retrouvent sur le territoire du Québec. Il y a une bonne augmentati­on des concentrat­ions depuis les années 1990 ».

Le phénomène irréversib­le inquiète les chercheurs en raison de sa nuisance pour la qualité de l’air et la santé humaine.

« L’ozone va avoir un impact respiratoi­re chez les gens, principale­ment chez les personnes plus âgées », relate le chercheur qui présentera les résultats d’une étude, aujourd’hui, au congrès de L’ACFAS.

« L’ozone est également un élément important du smog en été et même parfois en hiver », explique M. Gilbert.

CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

La substance polluante augmente dans l’air en raison des changement­s climatique­s. Mais aussi, paradoxale­ment, à cause des voitures à essence qui se veulent moins polluantes.

Ces voitures permettent de réduire les oxydes d’azote qui nuisent considérab­lement à l’environnem­ent, mais ont également pour effet d’augmenter l’ozone dans l’air.

« Mais, même si on réduisait le nombre de véhicules sur les routes du Québec, on ne verrait pas une grosse diminution de l’ozone puisqu’un des plus gros facteurs de l’ozone troposphér­ique du Québec provient de la circulatio­n de l’ozone stratosphé­rique. Ce dernier augmente en raison des changement­s climatique­s », signale l’expert, indiquant qu’il est pratiqueme­nt impossible d’inverser la tendance.

« C’est quelque chose qui m’inquiète, oui. (…) Pour les épisodes de smog, nous allons devoir travailler de concert avec les acteurs de la santé publique pour prévenir ces vagues de chaleur. On ne peut pas empêcher les vagues de chaleur, mais il faut informer la population et prendre des mesures pour se protéger », dit M. Gilbert.

PARTICULES FINES

L’expert et ses acolytes ont également testé d’autres substances dangereuse­s pour l’humain, comme les particules fines créées par les voitures, les cheminées et les feux de forêt.

Bonne nouvelle, la présence de ces particules fines a légèrement diminué.

« Grosso modo, la qualité de l’air est bonne au Québec. Surtout si on se compare à des pays comme la Chine et l’inde », admet le chercheur.

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