Le Journal de Quebec

Plus de « fake news » aux prochaines élections

- PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

SAGUENAY | Le phénomène des « fakes news », ces fausses nouvelles qui deviennent virales sur les médias sociaux, pourrait bien influencer la prochaine campagne électorale provincial­e.

C’est ce que craint un étudiant à la maîtrise de l’université de Sherbrooke qui a présenté hier au congrès de L’ACFAS le premier projet de recherche québécois sur cette tendance relativeme­nt récente dans l’univers médiatique.

« Il faut se préparer aux prochaines élections. Je m’attends à ce qu’il y ait bien des “fake news” qui circulent. Un stratège politique ne peut plus ignorer cette façon d’influencer l’opinion publique. Quelqu’un, quelque part, est sûrement en train de concocter des “fake news” en prévision des élections provincial­es, je suis certain de ça », prévient Mathieu-robert Sauvé.

PHÉNOMÈNE RÉCENT

Ce dernier situe la naissance des « fake news » le 10 juillet 2016, alors qu’une fausse informatio­n relayée sur les médias sociaux concernant l’appui supposé du pape François à la candidatur­e de Donald Trump avait fait le tour du monde en moins de deux.

C’est donc dire que la prochaine campagne provincial­e sera la première à se tenir à l’ère du « fake news » telle qu’on l’entend aujourd’hui.

Pour appuyer ses dires, M. Sauvé se base sur des chiffres éloquents. Lors des présidenti­elles américaine­s, les « fake news » auraient généré 760 millions de vues sur Facebook. De ce nombre, 115 fausses nouvelles favorisaie­nt Donald Trump (30 millions de vues) contre 41 pour Hillary Clinton (7,6 millions de vues).

« Il y a nettement un avantage de diffusion pour M. Trump », constate le chercheur, qui note d’ailleurs que le président américain participe à la propagatio­n des « fake news » en utilisant le terme à outrance pour dénigrer les médias qui s’opposent à son administra­tion.

NÉFASTE

Élu mot de l’année en 2017, la « fake news » est indissocia­ble des réseaux sociaux, et c’est son caractère irrécupéra­ble qui la rendrait si néfaste.

Une fois relayées sur les réseaux sociaux, il est quasiment impossible de rectifier ces fausses informatio­ns dans l’esprit des gens.

« Une “fake news” a beaucoup plus d’auditoires qu’une vraie nouvelle. Plus on est nombreux à la partager, et comme tout le monde la lit, on se dit que quelqu’un a dû en vérifier la véracité, alors on la partage. C’est un danger pour l’informatio­n et pour la démocratie », croit M. Sauvé.

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