Couillard reste très prudent
Même si La Presse devenait un organisme à but non lucratif (OBNL), le premier ministre serait toujours réticent à injecter des fonds dans le média, car cela pourrait mettre à risque « l’indépendance perçue » de ses journalistes.
« Je me pose une question sur l’indépendance perçue des médias par rapport aux gouvernements qui les financent directement », a expliqué Philippe Couillard, lors d’une mêlée de presse, hier. « Je serais très très prudent avant d’établir une règle par laquelle les gouvernements ou les partis politiques seraient vus comme étant directement à la source du financement des médias », a-t-il ajouté.
Pourtant, le gouvernement Couillard avait consenti des prêts de 10 millions $ au Groupe Capitales Médias et de quelque 500 000 $ au quotidien Le Devoir pour les soutenir dans leur virage numérique.
Cette aide financière est légitime, croit M. Couillard, car il ne vise pas le contenu des productions médiatiques.
« Si on a un programme, il faut le cibler dans quelque chose qui est à l’écart complètement du contenu des médias », a-t-il tenu à préciser.
PROJET DE LOI NÉCESSAIRE
Comme l’adoption d’un projet de loi est nécessaire pour transformer La Presse en OBNL, M. Couillard a invité les dirigeants du quotidien à s’adresser aux partis d’opposition afin d’assurer son « adoption rapide ».
Par ailleurs, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a réitéré son intention d’« explorer de nouveaux modèles pour permettre les dons philanthropiques aux médias ».