Refuser le traitement efficace
La réaction des politiciens et des analystes au rapport de l’institut du Québec sur les taux de diplomation ressemble à celle du patient avec une jambe gangrenée qui refuse l’amputation pour se satisfaire d’un pansement sur sa plaie.
Plutôt que de faire comme les autorités ontariennes, qui ont pris résolument parti pour l’école publique en ne finançant pas l’école privée, les gouvernements québécois continuent d’entretenir la discrimination scolaire. Ils préfèrent s’épivarder dans des plans de réussite se révélant ultimement des cataplasmes sur un mal plus profond.
S’ILLUSIONNER
Tel le patient qui ne veut pas entendre la vérité crue, décideurs et commentateurs courent les traitements miraculeux sans même s’attaquer à la source de l’infection. Les anglophones sont meilleurs à l’école, inspirons-nous d’eux. Les garçons tirent de l’arrière, embauchons plus de professeurs masculins. L’ontario fait mieux, empruntons la recette sans y mettre tous les ingrédients. C’est la faute des enseignants, poliçons-les avec un ordre professionnel et encadrons leur pratique avec un Institut national d’excellence en éducation.
Ces remèdes inefficaces en soi tendent à protéger les privilèges des mieux nantis. Un examen rapide nous apprend que les francophones réussissent mieux que les anglophones en Ontario et que l’écart entre les garçons et les filles subsistent dans les pays où il y a un plus grand nombre d’enseignants masculins. Il faut savoir également que la Loi de l’instruction
publique encadre tout autant la profession enseignante au Québec qu’un ordre le fait en Ontario.
UNE ÉCOLE POUR TOUS
Le succès ontarien repose sur quatre objectifs, dont celui d’assurer l’équité en réduisant l’écart entre les élèves. En ne finançant pas l’école privée, l’ontario retient 95 % des élèves dans ses écoles publiques.
Chez nous, décideurs et influenceurs font la sourde oreille aux requêtes pour cesser le financement de l’école privée. Ils contribuent ainsi à creuser les écarts, alors leur moue outrée devrait moins nous émouvoir !