La présidente veut être entendue par le Protecteur du citoyen
Visée par des allégations de mauvaise gestion, la présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) veut être entendue par le Protecteur du citoyen avant que les élus se prononcent sur sa destitution.
Tamara Thermitus a écrit au président de l’assemblée nationale la semaine dernière, deux jours après le dépôt d’un rapport qui affirme que la présidente n’a pas les compétences managériales pour « redresser la situation » à la CDPDJ.
Devant les conclusions de la vérificatrice, le PQ et la CAQ avaient réclamé la démission de la présidente, en arrêt de travail depuis octobre dernier.
La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a rappelé que la présidente est nommée aux deux tiers de l’assemblée nationale et que les élus devront se prononcer sur son avenir.
PROCESSUS DE DESTITUTION
Mais Tamara Thermitus veut d’abord être entendue par le Protecteur du citoyen avant que le processus soit entamé.
« Je vous demande de voir à ce que mes droits soient respectés et qu’aucun processus de destitution ne soit entamé tant et aussi longtemps que l’enquête du Protecteur du citoyen est en cours », écrit-elle au président de l’assemblée nationale.
« De plus, je tiens à être entendue par les parlementaires au moment opportun », ajoute-t-elle.
Il s’agit d’un retournement de situation pour Tamara Thermitus, qui avait entamé des procédures judiciaires afin de faire annuler l’enquête du Protecteur du citoyen en raison d’un rapport non final envoyé au ministère de la Justice sans qu’elle ait pu fournir sa version des faits.
« DÉNI DE JUSTICE »
Tamara Thermitus écrit que demander sa destitution ou la destituer avant la fin de l’enquête « constitue un grave déni de justice et une entrave aux principes de justice naturelle les plus élémentaires ».
« Je vous rappelle que je suis la première femme noire à avoir été nommée présidente de la CDPDJ et que j’ai passé ma carrière à défendre les droits de la personne, ajoute-telle. Je vous souligne notamment ma contribution dans le règlement du dossier des pensionnats indiens déposé par des victimes d’abus sexuels, d’abus physiques et d’abus psychologiques. »
Pour l’instant, la ministre Stéphanie Vallée n’a pas l’intention d’entamer un processus de destitution avant la fin de l’enquête du Protecteur du citoyen. « Il n’y aura rien, pour le moment, avant la fin de l’enquête », dit son attachée de presse.
Le Protecteur du citoyen s’est refusé à tout commentaire sur le dossier.
Hier, tant le PQ que la CAQ ont maintenu que, malgré sa lettre, Tamara Thermitus doit démissionner immédiatement de ses fonctions.