Le Journal de Quebec

La CAQ craint une facture de 200 M$ des ex-cadres de la santé

Québec doit limiter les indemnités de départ à un an, dit François Paradis

- PATRICK BELLEROSE

Le ministre Gaétan Barrette doit adopter rapidement son projet de loi visant à réduire l’indemnité de départ des cadres du réseau de la santé mis à pied en 2015, s’il veut éviter une facture de quelque 200 millions $, dit la CAQ.

« La CAQ considère que deux ans de prime de départ, c’est trop dans le contexte actuel », lance son porte-parole en matière de santé, François Paradis.

La Cour supérieure a invalidé en juillet dernier le règlement du ministre de la Santé qui faisait passer de 24 à 12 mois l’indemnité de départ des cadres qui ont perdu leur emploi dans le cadre de la réforme du réseau de la santé.

200 MILLIONS $

La juge Suzanne Ouellet affirmait que Québec a fait fi des droits des cadres, en plus d’avoir négligé de consulter l’associatio­n des gestionnai­res des établissem­ents de santé et de services sociaux (AGESSS) avant d’adopter son règlement.

Devant cette rebuffade, le ministre Gaétan Barrette a déposé le projet de loi 160 pour entériner sa modificati­on, en plus de suspendre son recours devant la Cour d’appel.

Mais la pièce législativ­e n’est toujours pas à l’étude, un peu plus d’un mois avant la fin de la session.

Pour la CAQ, le temps presse. Si le projet de loi n’est pas adopté, Québec pourrait devoir verser 200 millions $ à ses anciens cadres.

Cette somme « doit servir à d’autres priorités », estime François Paradis.

COMME POUR LES MÉDECINS

La CAQ n’hésiterait donc pas à imposer la modificati­on par une loi.

« À la même enseigne qu’on a déjà annoncé qu’on va rouvrir l’entente avec les médecins spécialist­es, souligne François Paradis. Ce sont des montants qui, aujourd’hui, ne sont pas justifiés. »

« Un an de prime de départ, ça nous apparaît amplement suffisant », dit-il. De son côté, la PDG de L’AGESSS déplore que le gouverneme­nt agisse par projet de loi, plutôt que de porter le jugement en appel.

« Si on n’est pas capables de respecter le processus démocratiq­ue, tout le monde devrait s’inquiéter de ça », dit Chantal Marchand. « Les conditions de travail ont été dûment négociées », rappelle-t-elle.

JUGE ET PARTIE

En décrétant les indemnités de départ pour ses propres employés contre l’avis de la cour, le gouverneme­nt devient juge et partie, souligne Chantal Marchand. « Elle est où la séparation des pouvoirs ? » demande-t-elle.

Dans une réponse acheminée par courriel, l’attachée de presse du ministre Barrette ne s’est pas engagée à faire adopter le projet de loi 160 avant la fin de la session parlementa­ire.

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FRANÇOIS PARADIS Député de la CAQ

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