À la GRC de trancher, dit le premier ministre Trudeau
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OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau ne semble pas avoir l’intention de faire pression pour faire interdire toutes les armes d’assaut, comme le lui ont réclamé lundi, dans une lettre, plus de 70 victimes de l’attentat de la mosquée de Québec.
M. Trudeau a signalé que la décision d’interdire ou non les armes à feu doit revenir aux autorités policières, et non aux politiciens.
« Ce qu’on a fait, ce qu’on avait promis de faire, c’est qu’on a redonné à la GRC et aux experts la capacité de classifier des armes », a expliqué Justin Trudeau en arrivant au Parlement, hier matin.
Lundi, 79 personnes touchées par la tragédie de la mosquée ont envoyé une lettre au premier ministre pour lui demander de modifier le projet de loi libéral encadrant les armes à feu présentement à l’étude.
CHANGEMENTS
Ils réclament « des changements législatifs significatifs pour enlever l’accès légal aux armes d’assaut et à leurs accessoires meurtriers ».
La réforme proposée par les libéraux soulève la colère autant des groupes anti-armes que des amateurs de fusils et des armuriers.
Ceux qui militent pour un contrôle plus serré des armes dénoncent notamment que le projet de loi C-71 n’interdit pas explicitement les armes d’assaut comme celle utilisée par Alexandre Bissonnette.
Justin Trudeau a défendu son projet de loi, hier, en soulignant qu’il retire aux politiciens le pouvoir de réduire le niveau de restriction d’une arme à feu.
En vertu du plan libéral, les forces policières assumeront cette responsabilité, qui leur avait été retirée par l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Alexandre Bissonnette a plaidé coupable à six accusations de meurtre prémédité et à six accusations de tentative de meurtre relativement au drame survenu à la mosquée.
DANGER
Dans leur longue lettre, les signataires reviennent sur les événements tragiques en insistant sur la dangerosité des armes.
« Dans quelle société vivons-nous pour tolérer qu’un citoyen ordinaire puisse se donner un pouvoir aussi destructeur et profiter de la faiblesse de nos lois sur la possession d’armes à feu ? », écrivent-ils.
Ils laissent aussi entendre que les politiciens refusent d’encadrer plus sévèrement les armes à feu afin de ne pas déplaire à de puissants lobbys.
Ils critiquent au passage le fait qu’il est selon eux trop facile pour des personnes ayant des troubles mentaux de conserver leur permis de port d’armes.