UN DENTIFRICE qui réduit LES CARIES DE 60 %
Un dentiste de Saint-denis-sur-richelieu, en Montérégie, l’a créé avec un sous-produit de l’écorce de bouleau
SAINT-DENIS-SUR-RICHELIEU | Un dentiste de la Montérégie a inventé une pâte à dents qui réduit de 60 % le risque de carie chez les enfants, selon une étude réalisée en Europe.
Jacques Véronneau, de Saint-denissur-richelieu, a fait sa découverte après plusieurs années de recherches en collaboration avec l’université de Pristina, au Kosovo.
ÉCORCES DE BOULEAU
Mandaté par cette institution pour trouver une solution aux problèmes de carie chez les enfants de moins de 5 ans, le Dr Véronneau a mis au point une recette à base de xylitol, un alcool sucré qui sert d’édulcorant, mais qui, en concentration suffisamment élevée, sert aussi d’agent thérapeutique pour soigner la carie dentaire chez les tout-petits.
Le xylitol est un produit naturel que l’on retrouve notamment dans les écorces de bouleau.
Plusieurs types de pâtes à dents à base de xylitol sont vendues librement sur le web aux États-unis, mais aucune n’avait été encore approuvée ici par Santé Canada. La recette concoctée par le Dr Véronneau a réussi tous les tests du gouvernement fédéral.
Son dentifrice devrait être commercialisé par la compagnie Oral Science l’automne prochain sous le nom Carie Zéro.
ÉTUDES EN EUROPE
Ce nouveau produit, composé à 25 % de xylitol et de différents autres produits naturels qui permettent d’ajouter de la saveur, a été testé chez 202 enfants âgés entre 6 et 30 mois au Kosovo. Dans ce pays, 93 % des jeunes de moins de 5 ans ont une santé buccale précaire.
La moitié des enfants utilisaient une pâte à dents standard et l’autre moitié le dentifrice au xylitol.
« Les résultats sont sans équivoque. Pas moins de 60 % des enfants gravement infectés par la maladie carieuse à l’âge de 6 mois ont été soignés en trois mois grâce à notre traitement expérimental », a fait savoir le Dr Véronneau lors d’une entrevue avec Le Journal.
Le Québécois est un des 200 cariologistes reconnus dans le monde et cherche des solutions pour réduire le nombre de caries depuis 1981.
Par ailleurs, selon Jacques Véronneau, une des initiatives nécessaires pour améliorer le bilan de la santé buccale au Québec demeure la prise en charge de l’enfant par un dentiste vers l’âge de 6 mois plutôt que 3 ans, comme il l’observe sou- vent, même si les enfants n’ont pas encore toutes leurs dents.
35 M$ D’ÉCONOMIE
Selon une étude réalisée il y a quelques années à l’université Mcgill à laquelle il a participé, le suivi en plus bas âge permettrait d’engendrer des économies substantielles pour le gouvernement du Québec.
« Les parents ne sont pas conscientisés sur les échanges de salive avec leur poupon. Une étude, réalisée par le Dr Paul Allison et un économiste spécialisé en santé, disait que la prise en charge dès l’âge de 6 mois permettrait de réduire la facture du gouvernement de 35 millions $ chaque année seulement pour les enfants de 0 à 12 ans », a-t-il expliqué. Plusieurs services dentaires sont payés par la Régie de l’assurance maladie du Québec pour les enfants de moins de 10 ans, dont un examen annuel et les plombages pour réparer les caries.