Le Journal de Quebec

Payer pour économiser

- GERMAIN GOYER

Alors qu’on attend impatiemme­nt les nouveaux Chevrolet Silverado et que les Ram 1500 2019 ont déjà commencé à arriver chez les concession­naires, Ford réagit en offrant un nouveau moteur pour 2018 : le V6 Turbo Diesel Power Stroke de 3,0 L.

C’est la toute première fois que la marque à l’ovale bleu équipe son F-150 d’un moteur diesel. Et grâce au turbocompr­esseur, ce nouveau bloc développe 250 chevaux et un couple de 440 lb-pi.

COMBIEN ÇA COÛTE ?

Commençons par la question qui brûle toutes les lèvres. On a demandé à la gestionnai­re des communicat­ions de Ford Canada… et ce n’est pas plus clair pour autant. En fait, ça reste un gros mystère.

En gros, tout ce qu’on a pu obtenir, c’est le montant qu’on doit ajouter à la facture si on opte pour le 3,0 L Diesel plutôt que l’un ou l’autre des moteurs à essence. Pour remplacer le V6 de 3,3 L par le V6 3,0 L Diesel, il faut payer 8200 $ de plus. En échange du 2,7 L Ecoboost, c’est 7500 $ de plus qu’il faut débourser. Et contre le V8 de 5,0 L, vous devrez cracher 5650 $ de plus.

Le XL à deux roues motrices est la version la plus accessible du F-150 Diesel. Il faut donc ajouter 8200 $ au montant initial, ce qui fait grimper la facture à 38 849 $. Sauf qu’avec le moteur diesel, les variantes XL et XLT sont réservées aux flottes commercial­es. Pour monsieur et madame Toutle-monde, la version la moins chère est le Lariat. À son prix de 49 949 $, il faut ajouter 7500 $, ce qui élève le total à 57 449 $.

LE DIABLE EST DANS LES DÉTAILS

Il y a quelques semaines, Ford a dévoilé les cotes de consommati­on de cette version à moteur diesel du F-150. On ne s’est pas gêné pour se péter les bretelles en annon- çant que sa consommati­on de carburant était la meilleure de la catégorie. Ce qui n’est pas faux.

En version 4x4, il consomme 10,7 L/100 km en conduite combinée ville/ route. En revanche, son concurrent n’est pas un cancre pour autant. Toujours en conduite combinée, le Ram Ecodiesel ne consomme que 0,1 L/100 km de plus.

SILENCIEUX À SOUHAIT

Les moteurs diesel ont une drôle de réputation. La première chose qui me vient en tête quand je pense à ce type de moteur, c’est une vieille Jetta qui claque et qu’on entend des milles à la ronde. Tout ça pour dire que la barre n’était pas trop haute avant d’embarquer dans cette nouvelle version du pickup le plus vendu.

L’une de mes premières surprises a justement été de constater à quel point cette nouvelle mécanique est silencieus­e. Autant à l’arrêt que lorsqu’il était allègremen­t sollicité, ce moteur s’est avéré peu bruyant. Et ça, c’est gagnant pour le conducteur, ses passagers et les autres usagers de la route.

Reste à voir si on pourra en dire autant quand le camion aura cumulé plusieurs dizaines de milliers de kilomètres.

FORT POUR UN PETIT MOTEUR, MAIS…

Il n’y a pas de doute, le F-150 Diesel est fort… pour un camion équipé d’un V6. En effet, sa capacité de remorquage s’élève à 5171 kg. Il est devant son rival, qui peut, au maximum, remorquer 4178 kg.

Cela dit, on a testé cette capacité avec une remorque longue d’une vingtaine de pieds. Et dans les cotes des environs de Broomfield, au Colorado, il fallait garder la pédale à fond afin de conserver une vitesse de 100 km/h. Imaginez si la remorque avait été pleine…

Bref, la souplesse reste loin d’être celle d’un V8.

IL PEUT AUSSI ALLER JOUER DANS LA BOUETTE

En plus de le mettre à l’essai avec une remorque, on a eu la possibilit­é de mettre ce nouveau F-150 Diesel au défi sur un parcours hors route.

Bon, comme le parcours avait été dessiné par Ford, on peut comprendre que tout a dû

être calculé un nombre inimaginab­le de fois afin que le camion ne reste jamais coincé. Cela dit, le parcours était périlleux pour un pickup pleine grandeur aucunement modifié. On ne parle pas ici d’un 4x4 qui a été spécialeme­nt transformé pour l’exercice.

Le but était simplement de nous faire comprendre que cette version alimentée au Diesel était tout aussi efficace hors des sentiers battus que les versions à essence qu’on connaît bien. Et force est d’admettre que le système 4x4, la technologi­e d’aide à l’adhérence en descente et la rigidité du châssis épatent.

COMME DANS MON SALON

Le F-150 est confortabl­e. Ça, on ne peut pas le nier. Pour bien des acheteurs de ce type de véhicule, leur camion est aussi leur bureau. Et, franchemen­t, on est bien assis. Si vous optez pour une version Supercrew, les passagers à l’arrière seront très bien installés, eux aussi.

Le dégagement pour la tête et les jambes est sans reproche. Et si vous désirez transporte­r des marchandis­es, la banquette arrière se relève en un tour de main, ce qui offre un grand espace de chargement à l’intérieur de la cabine.

CONCLUSION

Avec ce nouveau moteur diesel, le Ford F-150 offre un beau mélange de confort, de performanc­es et de faible consommati­on. Il est bien malheureux que les versions les plus intéressan­tes financière­ment, les XL et XLT, ne soient pas offertes au grand public.

Ford vante la consommati­on de carburant de son F-150 Diesel. Mais sur le papier, on constate une différence d’à peine plus de 2 L/100 km avec celui muni du puissant V8 de 5,0 L. Si vous avez l’intention de remorquer et que vous ne voulez pas voir votre tachymètre baisser en montant les côtes, tournez-vous vers le V8 de 5,0 L. Il coûtera peut-être un peu plus cher à la pompe, mais vous économiser­ez des milliers de dollars à l’achat.

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