L’océanic de 2000 a changé les mentalités
Les vainqueurs de la coupe Memorial ont mis de l’avant d’autres qualités athlétiques
RIMOUSKI | Doris Labonté se remémore avec passion tout le cheminement parcouru par son équipe jusqu’à la conquête de la coupe Memorial en 2000, à Halifax. L’ancien directeur-gérant et entraîneur-chef de l’océanic se souvient d’un groupe uni, déterminé et prêt à tous les sacrifices pour inscrire Rimouski dans l’histoire de la Ligue canadienne de hockey (LCH).
L’édition de 2000 de l’océanic se retrouve actuellement parmi les quatre finalistes au titre d’équipe du siècle ayant remporté la coupe Memorial avec les Blazers de Kamloops de 1995, les Knights de London de 2005 et les Mooseheads de Halifax de 2013.
Ces équipes ont été sélectionnées dans le cadre d’un concours organisé dans les dernières semaines par la LCH pour le 100e anniversaire du précieux trophée. Les internautes peuvent voter pour leur club favori jusqu’au 15 mai sur le site equipedusieclelch.ca.
Grâce à sa spectaculaire victoire en finale contre les champions de la Ligue de l’onta- rio, les Colts de Barrie, l’océanic a surtout contribué à changer la mentalité du hockey junior de la fin des années 90.
Les Brad Richards, Jan Cadieux, Juraj Kolnik, Jonathan Beaulieu, Michel Périard, Joe Rullier, Michel Ouellet, Benoît Martin et Sébastien Caron prouvent encore aujourd’hui que le talent, les habiletés et le courage mènent à des championnats, contrairement à la robustesse et aux bagarres, les doctrines d’une majorité de propriétaires et dirigeants de l’époque à travers le Canada.
LA CLASSE DE L’OCÉANIC
Richards avait survolé la LCH cette annéelà avec ses 71 buts, 115 passes et 186 points en seulement 63 rencontres. Gagnant de la coupe Stanley à deux reprises avec le Lightning de Tampa Bay et les Blackhawks de Chicago, l’ancien de l’océanic cumulait 37 points à sa fiche en séries éliminatoires.
« Les médias anglophones parlaient de la classe de notre équipe. Une équipe de talent, rapide et disciplinée, comme les gens rêvaient d’avoir. Nous n’étions pas convaincants pour les experts. Selon eux, on se fiait surtout sur Richards et nous avions manqué le bateau aux Fêtes en ne réalisant que deux transactions. Personne ne croyait en Cadieux aux côtés de Brad, mais il a terminé la saison avec 44 buts. Martin était un joueur invité et Beaulieu n’était pas considéré dans l’élite malgré ses 18 buts en 18 matchs en séries et à la coupe Memorial. On n’avait pas besoin de se battre. On voulait compter des buts », explique Labonté.
UNE RAMPE DE LANCEMENT
Cette conquête de la coupe Memorial a aussi servi de rampe de lancement pour Michel Ouellet. Quelques semaines après le triomphe à Halifax, l’ailier originaire de Rimouski enfilait le chandail des Penguins de Pittsburgh. En 190 matchs en carrière dans la LNH, Ouellet compile 116 points, dont 52 buts. Il a aussi évolué à Tampa Bay et à Vancouver avant de terminer sa carrière en Europe.
« Ce championnat m’a suivi toute ma vie, tant dans le hockey que dans ma vie personnelle. Comme père de famille, je suis heureux de transmettre ces valeurs-là à mes enfants. Je sais qu’il faut se battre pour atteindre les plus hauts sommets. Nous étions unifiés, on s’entraidait comme des frères. On était une vraie famille. On sera unis à jamais », croit Ouellet.