Des joueurs juniors aux Jeux de Pékin ?
René Fasel vient d’abattre ses premières cartes dans le dossier hockey des Jeux olympiques de 2022. Le président de la Fédération internationale émet en effet la possibilité que des joueurs de moins de 23 ans ou d’âge junior soient envoyés aux Jeux de Pékin. C’est ce qu’il a déclaré à mon estimé confrère Emmanuel Favre, du quotidien suisse 24 heures, hier.
Fasel est-il sérieux ou s’agit-il d’une tactique visant à activer les pourparlers avec Gary Bettman ?
Ça ressemble à un « bluff », mais sait-on jamais ?
On croyait la même chose lorsque Bettman avançait que la Ligue nationale s’absenterait des Jeux de Pyeongchang. On disait qu’un règlement interviendrait tôt ou tard, mais ça ne s’est jamais produit.
FÉDÉRATIONS DÉÇUES
Quelles sont les explications de Fasel ?
« Mon devoir est d’écouter les remarques qui me sont formulées par les membres de notre fédération », a-t-il expliqué à Favre.
« Une évidence est apparue : plusieurs fédérations nationales ne sont pas satisfaites de la situation actuelle. »
Fasel se dit toujours d’avis que les Jeux olympiques doivent réunir les meilleurs athlètes du monde. Mais il ajoute qu’il doit défendre les intérêts de ses partenaires.
La formule utilisée en février dernier aux Jeux de Pyeongchang n’est plus une option, on le devinera bien. Rappelons que les joueurs provenaient de ligues européennes ou de ligues mineures nord-américaines.
Certaines équipes européennes, notamment le Ska de Saint-pétersbourg (KHL) et le Berne HC (Ligue nationale A de Suisse), qui comptaient plusieurs joueurs en Corée du Sud, ont subi les effets secondaires de l’aventure olympique dans les séries de leur circuit respectif.
« Nous devrions peut-être faire comme la FIFA (soccer) et ne plus envoyer les meilleurs joueurs aux Jeux », a aussi commenté Fasel.
LES ENJEUX
La fatigue et les risques de blessures figuraient justement parmi les raisons invoquées par la LNH dans son refus d’aller à Pyeongchang. Les propriétaires avaient donné à entendre aussi qu’ils ne voulaient plus suspendre les activités de la ligue durant deux semaines.
De son côté, le Comité international olympique refusait de payer les frais de voyage, de logement des accompagnateurs et d’assurances pour les joueurs réclamés par la LNH.
La LNH demandait aussi l’accès aux sites d’information et aux archives du CIO, ce qui n’est donné à aucune entreprise.
L’ATTRAIT DE LA CHINE
Mais tout ça ne veut pas dire pour autant que la LNH ratera les prochains Jeux. Bien au contraire, la Chine, avec sa population de 1,4 milliard d’habitants, offre un potentiel de vente extraordinaire pour toutes les ligues sportives professionnelles qui veulent y brasser des affaires. La NBA y est présente depuis plusieurs années.
La LNH a déjà un pied dans le marché chinois. Des matchs préparatoires mettant aux prises les Bruins de Boston et les Flames de Calgary seront présentés à Shenzhen et à Pékin en septembre prochain. Les Canucks de Vancouver et les Kings de Los Angeles y sont allés l’automne dernier. Il serait très étonnant que la LNH ne soit pas aux Jeux de 2022.
LES PENGUINS À BOUT DE RESSOURCES
Alex Ovechkin et les Capitals de Washington ont pleinement mérité leur victoire contre Sidney Crosby et les Penguins de Pittsburgh. Ils ont dicté en grande partie l’allure de la série.
Plusieurs joueurs des Capitals contribuent à l’offensive depuis le début des séries, à commencer par Ovechkin, en passant par Evgeny Kuznetsov, qui a enfoncé le dernier clou dans le cercueil des Penguins lundi, Nicklas Backstrom, John Carlson, T.J. Oshie et notre Lars Eller. Braden Holtby a retrouvé ses repères devant le filet.
Jake Guentzel, Patric Hornqvist et Kris Letang ont bien fait chez les Penguins, mais ils ont manqué d’appui. Phil Kessel et Derick Brassard n’ont marqué qu’un but chacun. Evgeni Malkin n’était pas au sommet de sa forme, lui qui a raté trois matchs en raison d’une blessure. Le gardien Matt Murray n’a pas été aussi efficace qu’à ses deux premières années dans les séries de la Coupe Stanley.
N’empêche que les Penguins ont droit à tout notre respect. Remporter deux coupes Stanley consécutives dans les normes d’aujourd’hui est un grand exploit. Ils auront disputé 307 matchs réguliers (246) et des séries (61) au cours des trois dernières saisons, sans compter les rencontres préparatoires et de la Coupe du monde pour certains joueurs. Ça use son homme.
SAUTEZ SUR ZADINA !
Filip Zadina viendrait donc à Montréal en courant si le Canadien en faisait son premier choix au repêchage. Dans ce cas, il n’y a plus aucune hésitation possible. Que les décideurs de l’organisation du Tricolore lui mettent le grappin dessus.
Le Canadien n’aura jamais assez de joueurs qui disent vouloir jouer à Montréal. C’est de cette façon qu’une équipe peut en arriver à posséder un bel esprit de corps et avoir une bonne attitude. Quand un joueur est heureux dans son environnement, on le garde dans la mesure du possible. Quand il passe son temps à faire la baboune, on l’expédie sous d’autres cieux.
Geoff Molson a déclaré lors du bilan de fin de saison que les joueurs qui ne comprennent pas ça seront échangés. On verra en juin si certains ont déjà été ciblés.