Le Journal de Quebec

AVANTAGE SURÉVALUÉ

Au cours des 10 dernières années, 52 % des équipes visiteuses ont remporté le septième match des séries

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m c jonathan. bernier @quebecorme­dia.com

NASHVILLE | L’avantage de la patinoire, celui pour lequel les équipes luttent tout au long de la saison régulière, est-il vraiment si important ? Les équipes qui en bénéficien­t diront que c’est le cas. Les autres répondront par la négative. À quelques heures du match fatidique qui opposera les Jets de Winnipeg aux Predators à Nashville, qu’en est-il exactement ?

Au cours des 10 dernières années, 48 séries ont nécessité la tenue d’un match ultime. Vingt-cinq d’entre elles, soit 52,1 %, ont été remportées par l’équipe visiteuse.

Deux fois au cours de cette période, la finale de la Coupe Stanley s’est rendue à la limite. Autant les Penguins de Pittsburgh de 2009 que les Bruins de Boston de 2011 ont soulevé le précieux trophée sur la patinoire de leur adversaire.

La plupart des joueurs et des entraîneur­s croient que le bénéfice de disputer un septième à domicile réside dans l’appui de la foule et dans le fait de pouvoir miser sur le dernier changement de trio.

C’est plutôt mince comme avantage une fois que la rondelle est en jeu.

À une époque où chaque aréna et chaque patinoire avaient ses particular­ités (on peut penser au vieux Garden de Boston ou au Spectrum de Philadelph­ie), l’avantage était probableme­nt plus net. Aujourd’hui, puisque tout a été uniformisé, ce n’est plus vraiment le cas.

Du printemps 1968, année de la grande expansion, à celui de 1995, année où les équipes ont commencé à déménager dans de nouveaux amphithéât­res, l’équipe visiteuse n’a remporté que 25 des 66 confrontat­ions ultimes d’une série 4 de 7. (37,9 %).

LA MISE EN GARDE DE JOHANSEN

Par ailleurs, l’euphorie de la foule, citée par plusieurs comme étant un bénéfice, peut se révéler un couteau à deux tranchants.

C’est du moins l’hypothèse avancée par Ryan Johansen, qui a pris soin de mettre ses coéquipier­s en garde.

« L’atmosphère à l’intérieur de cet édifice (le Bridgeston­e Arena) est remarquabl­e. C’est difficile de garder le contrôle de ses émotions », a indiqué l’attaquant des Predators.

« Il y a ces artistes célèbres qui viennent chanter les hymnes nationaux et toute l’énergie qui s’en dégage. Tu veux sauter sur la patinoire et aller marquer des buts. Tu veux te porter en attaque, a-t-il ajouté. Toutefois, tu dois d’abord penser à exécuter tout ce qu’il faut faire lorsque ton équipe n’est pas en possession de la rondelle. »

ÉVITER LA DENTELLE

Voilà qui explique peut-être les quelques ennuis rencontrés par les Predators à domicile depuis le début des séries éliminatoi­res. En six matchs devant leurs partisans, ils affichent un dossier de ,500 et se sont fait marquer plus de buts qu’ils n’en ont inscrits (19-22).

En contrepart­ie, ils ont remporté quatre de leurs six matchs loin du Bridgeston­e Arena. Ils ont marqué 21 buts et ont été victimes de 15.

« On a sans doute voulu faire un peu trop dans la dentelle devant nos partisans, a reconnu Scott Hartnell. Dans chaque match que nous avons perdu, nous nous sommes tirés dans le pied. Demain [ce soir], il faudra patiner, frapper et garder les choses simples. »

Ce n’est pas plus compliqué que ça.

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PHOTO D’ARCHIVES Mark Scheifele et ses coéquipier­s des Jets ont remporté deux des trois rencontres présentées à Nashville dans la présente série contre les Predators.
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