Le Journal de Quebec

Des solutions pour contrer ce fléau

- PIERRE-PAUL BIRON

Pour Philippe Bonnet, propriétai­re de Koptr Image, une école de pilotage de drones, il est temps que le gouverneme­nt mette en place une façon de contrer le survol des prisons québécoise­s par ces engins avant qu’une tragédie ne survienne.

En quoi les drones et l’avancement rapide entourant cette technologi­e facilitent-ils la vie des contrevena­nts qui tentent de faire entrer des articles interdits en prison ?

« C’est petit, c’est léger, c’est rapide, ça peut être discret au niveau du bruit et de la visibilité et ça peut transporte­r facilement une charge de deux ou trois kilos. C’est donc assez pour rentrer de la drogue ou des armes à feu. Il n’y a rien de plus facile que ça. Ils sont aussi capables de le faire voler à distance, donc ils sont assis deux ou trois rues plus loin et évitent de s’approcher de la prison. »

Quels sont les dispositif­s qui pourraient être mis en place par le gouverneme­nt pour contrôler la situation ?

« Il existe des systèmes “anti-drones” produits dans quelques pays actuelleme­nt et qui permettent de repérer un drone qui s’approche. On est capable de brouiller l’émission GPS d’un drone et il va tomber un peu n’importe où. Il se développe aussi une technologi­e qui permettra de prendre complèteme­nt le contrôle d’un drone, mais on n’est pas encore rendu là. […] En attendant d’avoir ça par contre, les gens continuent de faire leurs petites jobines, leurs livraisons, en paix. Pourquoi attendre, quand il existe une façon extrêmemen­t facile qui est celle de mettre des filets au-dessus des prisons ? Simple et efficace, mais, habituelle­ment, ce genre de solutions ne plaît pas aux fonctionna­ires. Ça réglerait le problème complèteme­nt. »

Le gouverneme­nt en fait-il suffisamme­nt pour venir à bout de la problémati­que ?

Je crois que le gouverneme­nt est très conscient et fait des efforts pour essayer de trouver un système pour limiter ça. Nous avons nousmêmes participé à des essais avec la SQ, la GRC et le ministère pour tester des systèmes de repérage antidrones. Mais en attendant, les solutions les plus simples sont les plus efficaces. En mettant le fameux filet, ça leur donnerait tout le temps voulu pour faire leurs essais. Le prix que ça coûtera, finalement, reviendrai­t beaucoup moins cher que les risques que représente l’introducti­on d’armes et de drogues en prison.

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