Sportive, mais petite
Depuis plusieurs années, la Lexus IS fait des berlines compactes de luxe populaires. On l’aime pour ses qualités dynamiques, sa construction soignée et sa silhouette élégante, mais sans doute un peu moins pour son habitacle exigu.
Pour la marque Lexus, les lettres IS représentent des berlines se définissant par un tempérament sportif et des dimensions pratiques, du moins si l’on se fie à la signification donnée à cet acronyme qui les désigne : « Intelligent Sport ». Ce sont aussi des voitures compactes qui, en près de 20 ans d’existence, ont réussi à s’imposer au trio allemand qui domine leur créneau : les BMW Série 3, Mercedes-benz Classe C et Audi A4.
Malgré l’engouement actuel des automobilistes à l’égard des véhicules utilitaires, ces petites berlines IS constituent la troisième gamme de produits la plus populaire de Lexus, après les… utilitaires RX et NX ! C’est sans doute parce que leur constructeur japonais a su les renouveler régulièrement. Les modèles 2018 font d’ailleurs partie de la troisième génération D’IS, qui avait été lancée en 2013 et qui a subi de légères retouches esthétiques l’an dernier pour rester au goût du jour.
Cela dit, il faut reconnaître que la popularité croissante des VUS a eu un impact sur cette gamme de voitures. Les férus d’histoire vous le diront. Depuis l’apparition de la première IS en Amérique du Nord, en 2000, en marge des berlines ordinaires, cette gamme a compté également un coupé cabriolet, une berline de haute performance arborant l’écusson « F », réservé aux bolides de la marque, et même une petite familiale de conception originale. Mais aujourd’hui, la gamme IS est réduite à trois berlines ordinaires. C’est tout.
Construites au Japon, elles sont désignées par des appellations alphanumériques. L’IS 300 existe sous forme de propulsion (la version d’entrée de gamme) et d’intégrale, alors que L’IS 350, le modèle le plus luxueux, n’est proposée qu’avec quatre roues motrices au Canada (alors qu’une propulsion est réservée à nos voisins étatsuniens).
ALLURE ÉLÉGANTE ET EXCENTRIQUE
Ces voitures se reconnaissent au profil galbé de leur carrosserie, une esthétique harmonieuse et inspirante qui tranche avec l’excentricité de la partie avant. En effet, il est impossible de ne pas remarquer la calandre trapézoïdale en sablier dont l’aspect monumental (pompeux pour certains) est accentué par des prises d’air latérales logées au fond de cavités surdimensionnées. Ce design serait destiné à rendre évident le tempérament sportif de ces voitures, affirme le constructeur. Pour en ajouter, les petits phares circulaires sont mis en évidence par des feux diurnes à DEL logés dans un encadrement chromé en forme de flèche. Si vous souhaitez passer inaperçu, mieux vaut regarder ailleurs !
Les berlines IS 300 et 350 peuvent aussi être livrées avec un ensemble optionnel appelé F Sport. Ces versions se distinguent par une grille de calandre spécifique et des conduits de refroidissement élargis destinés à maintenir la performance du freinage (considération importante uniquement pour un automobiliste adoptant une conduite très sportive). Des roues en alliage exclusives de 18 po font également partie de cet ensemble populaire, car Lexus mise beaucoup sur l’image vitaminée qu’il procure. C’est un moyen efficace pour personnaliser ces voitures en leur procurant une dotation originale et plus complète, comprenant, d’ailleurs, un volant et un pommeau du levier de vitesses exclusifs, des sièges chauffants et ventilés, de même qu’une chaîne audio digne de tout mélomane. À cela s’ajoutent des accessoires décoratifs pour la carrosserie, un toit ouvrant et deux dispositifs d’aide à la conduite particulièrement utiles : des systèmes de détection d’obstacles dans les angles morts et de circulation arrière transversale.
Il faut admettre, cependant, que l’appellation F Sport est un peu surfaite, surtout pour L’IS 300 qui, en marge de tous les accessoires n’ayant qu’une fonction esthétique, ne gagne avec cet ensemble rien de mieux qu’une suspension à réglages plus fermes. Par contre, L’IS 350, la version dont nous avons fait l’essai, bénéficie d’une suspension adaptative et d’un système de gestion dynamique du moteur, deux équipements sophistiqués.
IS 350 F SPORT : LA VRAIE SPORTIVE
D’une part, le système de gestion ajoute les modes Sport S et S+ très pointus au mode Sport qu’a L’IS 300, en plus des modes Normal et Éco communs à toutes les versions de la gamme. D’autre part, la suspension adaptative confirme le statut sport de cette IS, sans toutefois rendre le roulement inconfortable. Elle convient parfaitement au puissant moteur de L’IS 350, un V6 de 3,5 L et 381 ch qui répond prestement à toutes sollicitations et permet à cette berline d’accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 6 s ! Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports souple doublée d’un mode manuel que de longues palettes fixées au volant permettent d’exploiter agréablement.
L’IS 300 à quatre roues motrices partage le même groupe motopropulseur, mais pour elle, ce V6 ne livre que 260 ch, puissance honorable qui autorise un 0-100 km/h en 7 s. Quant à L’IS 300 à deux roues motrices, elle est animée par un 4-cylindres turbo de 2,0 litres développant 241 ch, jumelé à une boîte automatique à 8 rapports.
À voir combien consomme le moteur de L’IS 350, qui nous a donné une cote moyenne décevante de 12,7 L/100 km (comparativement aux 10,9 L/100 promis par le constructeur), on peut se demander si une boîte à huit rapports semblable à celle de L’IS 300 2RM ne rendrait pas ces berlines à quatre roues motrices moins énergivores. Après tout, cette version-là affiche une cote moyenne de 9,1 L/100 km un peu plus acceptable. Une consi- dération qui se révèle importante lorsqu’on apprend que le constructeur recommande l’utilisation de carburant super pour toutes les versions de la gamme IS…
À l’instar des autres produits de la marque, L’IS a une finition soignée et son habitacle est très bien insonorisé. Sa taille compacte en fait aussi une voiture agréable à conduire en ville. Par contre, ses dimensions réduites rendent son habitacle peu spacieux et son coffre de 310 L petit (celui de la Série 3 fait 480 L).
Les places arrière, qui ne conviennent qu’à de jeunes enfants, sont condamnées dès que deux grandes personnes prennent place devant. De plus, les sièges baquets (ceux de L’IS 350, du moins), qui sont très confortables, compliquent la vie de leurs occupants lorsqu’ils embarquent ou débarquent, tant leurs contours sont prononcés. Ajoutons à cela que l’interface Remote Touch, cette « souris » qui sert à contrôler la chaîne audio, le chauffage, la ventilation, etc., n’est pas particulièrement conviviale et peut même distraire le conducteur. Vivement les commutateurs simples ! Voilà peut-être certains facteurs qui expliquent pourquoi L’IS n’a jusqu’ici jamais réussi à surpasser ses rivales allemandes…