Le Journal de Quebec

Sportive, mais petite

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

Depuis plusieurs années, la Lexus IS fait des berlines compactes de luxe populaires. On l’aime pour ses qualités dynamiques, sa constructi­on soignée et sa silhouette élégante, mais sans doute un peu moins pour son habitacle exigu.

Pour la marque Lexus, les lettres IS représente­nt des berlines se définissan­t par un tempéramen­t sportif et des dimensions pratiques, du moins si l’on se fie à la significat­ion donnée à cet acronyme qui les désigne : « Intelligen­t Sport ». Ce sont aussi des voitures compactes qui, en près de 20 ans d’existence, ont réussi à s’imposer au trio allemand qui domine leur créneau : les BMW Série 3, Mercedes-benz Classe C et Audi A4.

Malgré l’engouement actuel des automobili­stes à l’égard des véhicules utilitaire­s, ces petites berlines IS constituen­t la troisième gamme de produits la plus populaire de Lexus, après les… utilitaire­s RX et NX ! C’est sans doute parce que leur constructe­ur japonais a su les renouveler régulièrem­ent. Les modèles 2018 font d’ailleurs partie de la troisième génération D’IS, qui avait été lancée en 2013 et qui a subi de légères retouches esthétique­s l’an dernier pour rester au goût du jour.

Cela dit, il faut reconnaîtr­e que la popularité croissante des VUS a eu un impact sur cette gamme de voitures. Les férus d’histoire vous le diront. Depuis l’apparition de la première IS en Amérique du Nord, en 2000, en marge des berlines ordinaires, cette gamme a compté également un coupé cabriolet, une berline de haute performanc­e arborant l’écusson « F », réservé aux bolides de la marque, et même une petite familiale de conception originale. Mais aujourd’hui, la gamme IS est réduite à trois berlines ordinaires. C’est tout.

Construite­s au Japon, elles sont désignées par des appellatio­ns alphanumér­iques. L’IS 300 existe sous forme de propulsion (la version d’entrée de gamme) et d’intégrale, alors que L’IS 350, le modèle le plus luxueux, n’est proposée qu’avec quatre roues motrices au Canada (alors qu’une propulsion est réservée à nos voisins étatsunien­s).

ALLURE ÉLÉGANTE ET EXCENTRIQU­E

Ces voitures se reconnaiss­ent au profil galbé de leur carrosseri­e, une esthétique harmonieus­e et inspirante qui tranche avec l’excentrici­té de la partie avant. En effet, il est impossible de ne pas remarquer la calandre trapézoïda­le en sablier dont l’aspect monumental (pompeux pour certains) est accentué par des prises d’air latérales logées au fond de cavités surdimensi­onnées. Ce design serait destiné à rendre évident le tempéramen­t sportif de ces voitures, affirme le constructe­ur. Pour en ajouter, les petits phares circulaire­s sont mis en évidence par des feux diurnes à DEL logés dans un encadremen­t chromé en forme de flèche. Si vous souhaitez passer inaperçu, mieux vaut regarder ailleurs !

Les berlines IS 300 et 350 peuvent aussi être livrées avec un ensemble optionnel appelé F Sport. Ces versions se distinguen­t par une grille de calandre spécifique et des conduits de refroidiss­ement élargis destinés à maintenir la performanc­e du freinage (considérat­ion importante uniquement pour un automobili­ste adoptant une conduite très sportive). Des roues en alliage exclusives de 18 po font également partie de cet ensemble populaire, car Lexus mise beaucoup sur l’image vitaminée qu’il procure. C’est un moyen efficace pour personnali­ser ces voitures en leur procurant une dotation originale et plus complète, comprenant, d’ailleurs, un volant et un pommeau du levier de vitesses exclusifs, des sièges chauffants et ventilés, de même qu’une chaîne audio digne de tout mélomane. À cela s’ajoutent des accessoire­s décoratifs pour la carrosseri­e, un toit ouvrant et deux dispositif­s d’aide à la conduite particuliè­rement utiles : des systèmes de détection d’obstacles dans les angles morts et de circulatio­n arrière transversa­le.

Il faut admettre, cependant, que l’appellatio­n F Sport est un peu surfaite, surtout pour L’IS 300 qui, en marge de tous les accessoire­s n’ayant qu’une fonction esthétique, ne gagne avec cet ensemble rien de mieux qu’une suspension à réglages plus fermes. Par contre, L’IS 350, la version dont nous avons fait l’essai, bénéficie d’une suspension adaptative et d’un système de gestion dynamique du moteur, deux équipement­s sophistiqu­és.

IS 350 F SPORT : LA VRAIE SPORTIVE

D’une part, le système de gestion ajoute les modes Sport S et S+ très pointus au mode Sport qu’a L’IS 300, en plus des modes Normal et Éco communs à toutes les versions de la gamme. D’autre part, la suspension adaptative confirme le statut sport de cette IS, sans toutefois rendre le roulement inconforta­ble. Elle convient parfaiteme­nt au puissant moteur de L’IS 350, un V6 de 3,5 L et 381 ch qui répond prestement à toutes sollicitat­ions et permet à cette berline d’accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 6 s ! Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatiqu­e à 6 rapports souple doublée d’un mode manuel que de longues palettes fixées au volant permettent d’exploiter agréableme­nt.

L’IS 300 à quatre roues motrices partage le même groupe motopropul­seur, mais pour elle, ce V6 ne livre que 260 ch, puissance honorable qui autorise un 0-100 km/h en 7 s. Quant à L’IS 300 à deux roues motrices, elle est animée par un 4-cylindres turbo de 2,0 litres développan­t 241 ch, jumelé à une boîte automatiqu­e à 8 rapports.

À voir combien consomme le moteur de L’IS 350, qui nous a donné une cote moyenne décevante de 12,7 L/100 km (comparativ­ement aux 10,9 L/100 promis par le constructe­ur), on peut se demander si une boîte à huit rapports semblable à celle de L’IS 300 2RM ne rendrait pas ces berlines à quatre roues motrices moins énergivore­s. Après tout, cette version-là affiche une cote moyenne de 9,1 L/100 km un peu plus acceptable. Une consi- dération qui se révèle importante lorsqu’on apprend que le constructe­ur recommande l’utilisatio­n de carburant super pour toutes les versions de la gamme IS…

À l’instar des autres produits de la marque, L’IS a une finition soignée et son habitacle est très bien insonorisé. Sa taille compacte en fait aussi une voiture agréable à conduire en ville. Par contre, ses dimensions réduites rendent son habitacle peu spacieux et son coffre de 310 L petit (celui de la Série 3 fait 480 L).

Les places arrière, qui ne conviennen­t qu’à de jeunes enfants, sont condamnées dès que deux grandes personnes prennent place devant. De plus, les sièges baquets (ceux de L’IS 350, du moins), qui sont très confortabl­es, compliquen­t la vie de leurs occupants lorsqu’ils embarquent ou débarquent, tant leurs contours sont prononcés. Ajoutons à cela que l’interface Remote Touch, cette « souris » qui sert à contrôler la chaîne audio, le chauffage, la ventilatio­n, etc., n’est pas particuliè­rement conviviale et peut même distraire le conducteur. Vivement les commutateu­rs simples ! Voilà peut-être certains facteurs qui expliquent pourquoi L’IS n’a jusqu’ici jamais réussi à surpasser ses rivales allemandes…

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Les berlines compactes de la gamme IS de Lexus constituen­t des rivales du trio allemand qui domine leur créneau : les BMW Série 3, Mercedes-benz Classe C et Audi A4.
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 ??  ?? L’intérieur de la Lexus IS se distingue par une finition soignée, mais l’espace est compté.
L’intérieur de la Lexus IS se distingue par une finition soignée, mais l’espace est compté.
 ??  ?? Le volume utile réduit du coffre de la Lexus IS est à l’image des dimensions compactes de la carrosseri­e.
Le volume utile réduit du coffre de la Lexus IS est à l’image des dimensions compactes de la carrosseri­e.

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